DECAZEVILLE (awp/afp) - Quelque 3.200 manifestants selon les organisateurs, 2.500 selon la police, sont venus soutenir près de Decazeville (Aveyron) des salariés de l'industrie dont les emplois sont menacés devant la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam) symbole ce cette lutte.

"La lutte n'est pas finie. Rien n'est acté. Tout reste à faire dans les négociations qui débutent", a lancé Gyslaine Gistau, l'une des délégués CGT de la Sam à Viviez, localité voisine de Decazeville.

Les candidats à la reprise de la Sam, appartenant depuis 2017 au groupe chinois Jinjiang, avaient jusqu'au 8 mars pour se faire connaître. Seul le groupe espagnol CIE Automotive a déposé une offre prévoyant la suppression de 214 emplois.

"Nous réaffirmons notre volonté de conserver au moins 300 emplois sur les 350 actuellement recensés dans l'entreprise et nous refusons fermement la perspective de perdre 214 postes", a ajouté la syncicaliste.

Le 11 mars, les employés en colère de la Sam, soutenus par de nombreux sympathisants, avaient déjà manifesté à Rodez, réunissant entre 450 et 600 personnes au moment même où se tenait une table ronde à la préfecture en présence d'un représentant du groupe Renault.

Le groupe automobile français est en effet le principal donneur d'ordre de la Sam ainsi que du site Bosch de Rodez. L'équipementier automobile allemand vient également d'annoncer un plan de suppression de 750 emplois d'ici 2025 à Rodez.

Pour les salariés de ces deux entreprises aveyronnaises, Renault est grandement "responsable" de la situation.

Signe d'une tension croissante, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a été chahutée vendredi par des salariés de l'usine Bosch de Rodez.

Sortant d'une réunion à la préfecture avec des représentants syndicaux et de la direction de Bosch France, celle-ci souhaitait exprimer son soutien aux manifestants quand elle a été prise à partie.

"C'est quoi le putain de projet industriel en France? Il n'y en a aucun avec vous, aucun", avait ainsi lancé un manifestant face à la ministre, ajoutant: "Elle est où la relocalisation que vous promettez à tout le monde? Elle est où pour Michelin? Elle est où pour Renault?"

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