Avec une chute de 5,06 % à 37,78 euros, Renault accuse de loin la plus forte baisse du CAC 40. Il faut dire que le constructeur automobile a essuyé une perte nette historique de plus de 8 milliards d’euros en 2020, alignant au passage un deuxième exercice déficitaire. Déjà pénalisé par des difficultés internes, auxquelles se surajoutent celles de son partenaire Nissan, le groupe au losange a été frappé de plein fouet par la crise du Covid-19.

L'an dernier, les ventes en volume ont ainsi reculé de 21,3% à 2,95 millions de véhicules et le chiffre d'affaires a plié de 21,7% à 43,5 milliards. Un repli qui s'est traduit par une marge opérationnelle de -337 millions d'euros, soit -0,8% du chiffre d'affaires.

Dans ce contexte, Renault ne sera pas en mesure de verser de dividende au titre de l'exercice 2020.

Si les chiffres annuels sont catastrophiques, le groupe souligne néanmoins que sa performance s'est fortement redressée au second semestre, grâce à l'accélération du plan de réduction des coûts fixes et à l'amélioration de sa politique de prix. Entre juillet et décembre 2020, la marge opérationnelle était ainsi positive à hauteur de 866 millions d'euros, soit 3,5 % du chiffre d'affaires.

A l'avenir, Renault entend maintenir le cap de sa nouvelle stratégie, " Renaulution ", visant à donner la priorité à la profitabilité et à la génération de cash, au détriment des volumes. Le redressement en cours prendre toutefois du temps, alors que la pandémie de Coronavirus et les mesures prises pour l'endiguer perdurent.

" L'année 2021 sera difficile, avec des incertitudes liées aux crises sanitaires ainsi qu'à l'approvisionnement de composants électroniques ", a prévenu Luca de Meo, qui a pris le volant du groupe l'été dernier. Renault estime que la pénurie de semi-conducteurs pourrait amputer sa production d'environ 100 000 véhicules cette année.

Compte tenu du manque de visibilité actuelle, le groupe n'est pas en mesure de communiquer de guidance chiffrée pour 2021.

Renault a néanmoins confirmé ses objectifs 2023, à savoir une marge opérationnelle groupe supérieure à 3% d'ici 2023, un free cash flow opérationnel de l'Automobile cumulé de 2021 à 2023 de l'ordre de 3 milliards d'euros, et des investissements et dépenses de R&D à environ 8% du chiffre d'affaires d'ici 2023. Ces objectifs avaient été jugés prudents lors de leur présentation le mois dernier.