Cette acquisition doit permettre à Repsol de renforcer ses activités d'exploration et de production tout en comblant le vide creusé par la nationalisation de ses filiales argentines en 2012. Elle contribuera aussi à réduire sa dépendance envers des régions productrices à haut risque, comme la Libye.

La chute des cours du pétrole sur les marchés mondiaux a eu pour effet de faire baisser la capitalisation boursière de la plupart des compagnies cotées, ce qui a ravivé l'intérêt des acquéreurs potentiels comme Repsol, à l'affût de cibles en Amérique du Nord et dans d'autres régions dans lesquelles l'horizon réglementaire et politique semble dégagé.

Repsol déboursera 8,3 milliards de dollars pour acquérir 100% du capital de Talisman, soit une prime de 56% par rapport à la capitalisation du canadien lundi. Il reprendra en outre 4,7 milliards de dollars de dettes.

Le groupe espagnol précise que l'intégration de Talisman aura pour effet d'augmenter sa production pétrolière de 76% à 680.000 barils par jour (bpj) et ses réserves de 55%.

L'opération se traduira en outre par des économies de 220 millions de dollars par an et Repsol précise qu'elle sera neutre pour ses résultats en 2016, puis positive en 2017.

A la Bourse de Madrid, l'action Repsol perdait 4,24% à 15,02 euros alors que l'indice regroupant les valeurs énergétiques européennes reculait de 1,58%.

De précédentes discussions entre les deux groupes avaient échoué cet été en raison des résultats jugés décevants de Talisman en mer du Nord, dont la majeure partie est réalisée au sein d'une coentreprise avec le chinois Sinopec.

(Benoit Van Overstraeten et Marc Angrand pour le service français)

par Julien Toyer et Jose Elías Rodríguez

Valeurs citées dans l'article : Repsol SA, Talisman Energy Inc.