Londres (awp/afp) - Le groupe d'assurances britannique RSA, l'un des plus vieux au monde, a accepté une offre de rachat du groupe financier canadien Intact et de l'assureur danois Tryg pour 7,2 milliards de livres (8,7 milliards de francs suisses), une opération qui pourrait se traduire par son démantèlement.

Les deux groupes proposent 685 pence en numéraire par action de RSA, d'après un communiqué mercredi.

Tryg versera au total 4,2 milliards de livres pour les activités suédoises et norvégiennes de RSA, et Intact 3 milliards pour ses opérations britanniques, canadiennes et internationales, soit un montant global de 8 milliards d'euros.

Les deux groupes seront copropriétaires chacun de la moitié des activités au Danemark.

RSA, Tryg et Intact avaient annoncé la semaine dernière leurs pourparlers. L'opération doit encore être approuvée par les actionnaires et les autorités de régulation.

Intact et Tryg font valoir que cette acquisition renforcerait la position du premier dans l'assurance dommages, et celle de Tryg en Scandinavie.

Intact entend financer ce rachat par placement privé d'actions, principalement auprès de ses gros investisseurs, et par émission de titres de dette et actions flottantes.

Les deux acquéreurs potentiels revendiquent "une solide compréhension des dynamiques industrielles et des différents segments d'activité de RSA dans leurs juridictions respectives, et, si Intact n'a pas de présence au Royaume-Uni, il est en forte position dans les produits d'assurance dommage où RSA est actif", argumente le communiqué.

Ils affirment que l'acquisition permettrait d'"accélérer leurs objectifs stratégiques" et qu'ils ont chacun "un historique d'intégration réussie" d'entreprises.

Avec une histoire vieille de trois siècles, RSA se définit comme "l'un des assureurs avec la plus longue durabilité du monde," et des positions de premier plan en Scandinavie, Canada, Royaume-Uni, Irlande, Europe et Moyen-Orient.

Intact avertit que l'intégration de RSA va s'accompagner de suppressions de postes pour éviter des doublons, tandis que Tryg a prévenu qu'il pourrait supprimer entre 10% et 15% des effectifs dans les activités combinées en Norvège et Suède.

Le groupe issu en 1996 de la fusion de Sun Alliance Group et Royal Insurance Holding compte aujourd'hui 13.500 employés, et 9 millions de clients dans 100 pays. Il a émis pour 6,4 milliards de livres de primes en 2019.

RSA avait déjà fait l'objet en 2015 d'une offre de rachat de l'assureur suisse Zurich Insurance, qui avait fini par renoncer à ce projet.

RSA, anciennement connu sous le nom Royal & Sun Alliance, avait été secoué en 2013 par la découverte d'un trou dans les comptes du groupe lié à ses opérations en Irlande, un scandale qui avait conduit à la démission du directeur général de l'époque, Simon Lee.

L'ancien patron de la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS), Stephen Hester, avait alors été nommé directeur général de RSA en février 2014, avec pour mission de remettre de l'ordre dans la maison.

L'action prenait 3,86% à la Bourse de Londres dans un marché en légère baisse.

afp/fr