BERLIN/MUKRAN (dpa-AFX) - La ministre-présidente du Mecklembourg-Poméranie occidentale, Manuela Schwesig, a critiqué le choix de Mukran, sur l'île de Rügen, comme site pour un projet de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). "Nous aurions été prêts à accueillir un site de GNL offshore, comme nos parcs éoliens, loin au large des côtes", a déclaré la politicienne du SPD vendredi à Berlin au Bundesrat. Même dans ce cas, il y aurait eu des interventions, selon la cheffe du gouvernement. "Mais cela aurait été plus accepté". Le site de Mukran se trouve directement sur la côte, a-t-elle ajouté. "Et cela entraîne de très, très nombreuses discussions".

Vendredi, le Bundesrat s'est penché sur un amendement à la loi d'accélération du GNL (LNGG) présenté par le gouvernement fédéral. Celle-ci prévoit également d'inclure Mukran comme site de GNL. Cela permettrait d'obtenir plus rapidement des autorisations pour le projet. La saisine visait à obtenir un avis avant que le Bundestag ne se prononce.

Le Mecklembourg-Poméranie occidentale a échoué avec sa propre demande. Celle-ci prévoyait notamment que l'autorisation de l'installation de GNL puisse, le cas échéant, être limitée dans le temps. En outre, il devait être stipulé qu'un terminal fixe à Mukran devait remplacer le plus rapidement possible au moins un terminal flottant, afin de pouvoir passer le plus rapidement possible à l'hydrogène et aux dérivés de l'hydrogène, ce qui n'est pas possible avec des terminaux flottants.

L'intervention de Schwerin au Bundesrat n'a signalé ni un soutien au terminal prévu, ni un refus clair. La motion aurait certes formulé des devoirs à l'égard du gouvernement fédéral. Mais elle ne demandait pas de renoncer à l'inclusion de Mukran dans le GNL. L'initiative citoyenne Lebenswertes Rügen avait auparavant parlé d'un "jeu de poker du gouvernement régional" au détriment de l'île. Une nouvelle action de protestation contre les projets de terminaux était annoncée pour vendredi après-midi à Binz sur Rügen.

Mme Schwesig a de nouveau demandé au gouvernement fédéral d'expliquer publiquement pourquoi le terminal est nécessaire alors que les réservoirs de gaz sont en grande partie remplis. Elle comprend l'argument selon lequel un tampon de sécurité est nécessaire pour éviter une défaillance des capacités. Dans le même temps, le ministère fédéral de l'Environnement, Steffi Lemke (Verts), a déclaré, en ce qui concerne le GNL, qu'il ne devait pas y avoir de surcapacité. Mme Schwesig voit ici une contradiction au sein du gouvernement fédéral.

Pour le gouvernement du Land de Schwerin, "que nous soyons pour ou contre, nous garantirons une procédure conforme à l'Etat de droit". Mais la décision politique revient au gouvernement fédéral.

Le ministère fédéral de l'économie a de nouveau fait campagne au Bundesrat pour le terminal prévu. "La situation tendue sur les marchés de l'énergie ne s'est toujours pas apaisée. Nous devons continuer à prendre la situation au sérieux", a déclaré le secrétaire d'État parlementaire Stefan Wenzel (Verts). Même remplis, les réservoirs de gaz ne suffisent à eux seuls qu'à couvrir environ 28 pour cent des besoins annuels de l'Allemagne. Il faut en outre des livraisons continues. Le point d'alimentation de Lubmin, en Poméranie occidentale, auquel Mukran doit être raccordé, joue un rôle clé. Comme nulle part ailleurs en Allemagne, des capacités de transport de gaz vers l'Allemagne de l'Est et du Sud-Est ainsi que vers l'Europe centrale et orientale y sont disponibles.

Le président du groupe CDU de Schwerin a reproché à Mme Schwesig son manque de clarté. Il s'agit pour elle de "ne pas avoir le beurre et l'argent du beurre" en ce qui concerne la décision sur le GNL, a déclaré Franz-Robert Liskow. Le maire de Binz, Karsten Schneider, a estimé que la cheffe du gouvernement avait expliqué de manière "convaincante et éloquente" au Bundesrat pourquoi les terminaux GNL ne convenaient pas à Rügen. La poursuite simultanée du projet est contradictoire.

La gauche co-gouvernante au parlement du Land de Schwerin a en revanche déploré l'absence de soutien des autres Länder au Bundesrat. Son porte-parole en matière d'environnement, Daniel Seiffert, a appelé les députés du Bundestag à prendre en compte les intérêts du Mecklembourg-Poméranie occidentale./chh/DP/mis