PARIS, 25 juin (Reuters) - Olivier Brandicourt, le nouveau directeur général de Sanofi, a annoncé jeudi aux représentants des organisations syndicales qu'il présenterait un plan stratégique à cinq ans en novembre prochain dans la foulée de la publication des résultats du troisième trimestre.

En commentant, fin avril, ceux du premier trimestre, le successeur de Christopher Viehbacher avait annoncé le démarrage d'une "revue stratégique approfondie" dont les conclusions seraient présentées au quatrième trimestre.

Aux représentants syndicaux qu'il a conviés pour la première fois jeudi, Olivier Brandicourt a expliqué que depuis sa prise de fonction le 2 avril il avait visité plusieurs sites, rencontré différents responsables dans plusieurs pays et consulté des actionnaires majoritaires du groupe pharmaceutique.

"Olivier Brandicourt nous a annoncé qu'il présenterait en novembre après la publication des résultats du troisième trimestre un plan sur la stratégie du groupe à cinq ans à horizon 2020", rapporte Thierry Bodin, coordonnateur de la CGT.

Olivier Brandicourt a aussi fait observé aux syndicats que les coûts des sites industriels pesaient sur la marge brute du Sanofi, rapporte un autre participant à la rencontre.

Cette déclaration a attisé l'inquiétude des syndicalistes sur l'avenir des sites de production français alors que la restructuration de la recherche du laboratoire a déjà entraîné la suppressions de centaines d'emplois sur les 28.000 que compte Sanofi en France.

"Nous sommes inquiets sur le devenir des sites de production, sur l'organisation du travail et l'absence de volonté de Sanofi de donner à sa recherche les moyens de se développer en interne", déclare Thierry Bodin.

Les syndicats ont également demandé à Olivier Brandicourt d'ouvrir des négociations en faveur d'une augmentation collective des salaires, rappelant que depuis deux ans les salariés du groupe n'en ont perçue aucune.

"Nous l'avons sensibilisé sur le sujet mais il ne nous a donné aucune réponse concrète", rapporte un des participants à la réunion.

En coulisse, les syndicalistes évoquent "la mauvaise image" laissée par la rémunération élevée accordée à Olivier Brandicourt pour l'inciter à rejoindre la direction générale de Sanofi après le limogeage surprise de Christopher Viehbacher en octobre dernier..

"Il a voulu rencontrer les organisations syndicales c'est un signe fort", remarque néanmoins un représentant de la CGC.

Sanofi n'a fait aucun commentaire. (Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot)