LONDRES, 9 novembre (Reuters) - Shell poursuit Greenpeace pour 2,1 millions de dollars (1,96 millions d'euros) de dommages et intérêts après que des militants de l'organisation écologiste sont monté à bord d'un navire de production pétrolière du groupe en mer cette année, selon Greenpeace et un document consulté par Reuters.

Des militants de Greenpeace étaient montés à bord du navire en janvier, au large des îles Canaries, pour protester contre les forages pétroliers, et avaient voyagé à bord jusqu'en Norvège.

La géant britannique de l'énergie a déposé une plainte auprès de la Haute Cour de Londres.

Dans un courriel adressé à Reuters, Shell a confirmé qu'une procédure judiciaire est en cours mais a refusé de commenter le montant demandé en dédommagement.

L'arraisonnement d'un navire en mer est "illégal et extrêmement dangereux", a déclaré un porte-parole de Shell.

"Le droit de manifester est fondamental et nous le respectons absolument. Mais cela doit se faire en toute sécurité et dans le respect de la loi", a ajouté le porte-parole.

Selon un document consulté par Reuters, les dommages-intérêts demandés par Shell comprennent les coûts liés aux retards dans le transport maritime, les dépenses supplémentaires en matière de sécurité, ainsi que les frais de justice.

"Cette plainte constitue l'une des plus grandes menaces juridiques pesant sur la capacité du réseau Greenpeace à mener des campagnes en plus de 50 ans d'existence", a déclaré Greenpeace dans un communiqué.

Une demande de dommages et intérêts supplémentaires d'environ 6,5 millions de dollars déposée par Fluor, l'un des contractuels de Shell, n'a pas été résolue, selon le document consulté par Reuters. Fluor n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. (Reportage Shadia Nasralla, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)