Milan (awp/afp) - La deuxième banque italienne UniCredit a prévenu que "dans le scénario extrême" d'une dépréciation totale de ses activités en Russie et d'une incapacité à recouvrer ses créances, le coût pourrait atteindre jusqu'à 7,4 milliards d'euros.

"Dans un scénario extrême, où notre exposition est non recouvrable et réduite à zéro", l'impact maximal sur le ratio de fonds propres CET1 serait de 200 points de base, le faisant passer de 15,03% à 13%, a expliqué la banque dans un communiqué diffusé mardi soir.

Dans un tel cas, UniCredit, qui figure parmi les banques européennes les plus exposées à la Russie, a assuré être toujours en mesure de verser aux actionnaires les dividendes proposés pour 2021, soit 1,2 milliard d'euros.

"Même si nous ne considérons pas ce scénario extrême comme notre scénario de base, nous adoptons une approche prudente" en matière de distribution de dividendes, a toutefois ajouté UniCredit.

La filiale russe de la banque italienne, UniCredit Bank, a un portefeuille de prêts de 7,8 milliards d'euros, et "l'exposition transfrontalière" aux groupes russes s'élève à 4,5 milliards d'euros.

Moins de 5% de ces sociétés sont frappées par les sanctions économiques décidées par l'Occident après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a précisé UniCredit.

"Nous suivons de près l'évolution de la situation en Russie. Le pays a fait l'objet d'un certain nombre de sanctions et nous nous sommes toujours adaptés à l'environnement conformément aux règles en vigueur", avait indiqué la banque fin février.

Selon elle, les actifs de sa filiale russe représentent "moins de 4% du total des fonds propres du groupe" et "si l'on prend en compte les prêts et les activités commerciales, le pourcentage est encore plus faible".

UniCredit Bank "représente environ 3% des revenus" et est "très liquide et autofinancée", a ajouté le groupe.

La filiale d'UniCredit est présente en Russie depuis 30 ans et compte environ 4.000 employés. Elle a affiché en 2021 un bénéfice net de 180 millions d'euros.

UniCredit avait renoncé fin janvier à se porter candidate au rachat de sa concurrente russe Otkrytié en raison des tensions liées à la crise ukrainienne.

Autre banque très exposée en Russie, Société Générale avait chiffré jeudi le coût d'une éventuelle perte de contrôle de sa filiale Rosbank à "environ 50 points de base de ratio de capital CET1", soit 1,8 milliard d'euros.

afp/rp