Le secteur a connu une crise sans précédent ; « En quinze mois, cette industrie a procédé au plus grand nettoyage de son histoire avec la fermeture de 44 usines dans le monde, une baisse de 50 % des investissements industriels, des réductions d'effectifs de l'ordre de 10 % et des niveaux de stocks inférieurs à ceux de 2008 », constate Jean-Philippe Dauvin, « chief economist » au cabinet Decision. Mais la fin d’année a été plus clémente et 2010 pourrait bien marquer un redémarrage du secteur. C’est du moins l’avis du cabinet Gartner, qui anticipe une reprise « mécanique » en 2010 avec une croissance attendue à 13%. Ce qui permettrait au marché de revenir à son niveau de 2008. Le groupe taïwanais TSMC, premier sous-traitant mondial de la fabrication de semi-conducteurs, a quant à lui relevé ses prévisions pour l'ensemble du marché en 2010 et voit désormais les ventes mondiales de semi-conducteurs progresser de 9% en 2010.
Tous s’accordent à dire que les ventes mondiales de semi-conducteurs devraient redémarrer dès 2010 et renouer avec une croissance à deux chiffres. Mais avec un bémol : pour être pérenne, cette reprise devra s'appuyer sur l'innovation afin de créer de nouveaux débouchés.
Pour le fabricant français de silicium sur isolant, la diversification des revenus est déjà sur les rails. On ne l’attendait pas forcément là, mais c'est finalement dans le photovoltaïque que Soitec a pris une initiative stratégique majeure en faisant l'acquisition de la société allemande Concentrix. Pour Soitec, le photovoltaïque fait partie des 4 marchés sur lesquels il compte se faire une place dans les prochaines années aux côtés des écrans pour téléphones portables, du LED et des capteurs d'images à illumination face arrière.
Sur les marchés financiers, SOITEC tient haut la main le palmarès des hausses SRD en 2009 et sur un an, avec une performance de plus de 200%. Le titre en a bien terminé avec son chemin de croix qui avait débuté en janvier 2007 (à près de 30 EUR) et qui a vu s’établir un nouveau plancher à 2 EUR en mars 2009. Il a réintégré ses moyennes à 20 et 50 semaines et retracé 38,20 % de sa baisse de 2007/2009 (soit un second retracement de Fibonacci) à 12 EUR. Cette résistance suscite une consolidation depuis octobre dernier sur fond de divergence baissière sur les oscillateurs.
A plus court terme, Soitec est à nouveau tenu en échec sous la barre des 12 EUR. Une structure de retournement est en formation sur un repli conjoint des indicateurs. Le passage des 12 EUR est très probablement remis à plus tard, le temps d’une nouvelle vague de consolidation susceptible de reconduire les cours vers 10,5, voire 9,80 EUR.

Dans le cadre d’une stratégie d’investissement, un retour sur 10 EUR sera l’occasion d’initier des achats que l’on renforcera ensuite sur dépassement des 12 EUR. Dans une optique de trading, les plus actifs pourront exploiter la baisse actuelle puis inverser leur position à l’approche des 10 EUR.