(Actualisation: commentaires des dirigeants sur l'audit et la recherche de nouveaux investisseurs, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le fournisseur de services d'assistance numérique Solutions 30 a annoncé vendredi que son réviseur d'entreprise, le cabinet d'audit EY, chargé de contrôler et de commenter la comptabilité du groupe, n'avait pas été "en mesure de formuler une opinion sur ses comptes annuels 2020".

"La position d'EY, qui indique ne pas être en mesure d'exprimer une opinion, est inhabituelle : elle ne constitue ni une certification, ni une certification avec réserve, ni une opinion défavorable", a commenté la société dans un communiqué. Le cabinet d'audit n'a pas remis "son rapport définitif qui intègre le fondement de cette impossibilité d'exprimer une opinion", a également remarqué l'entreprise.

Dans l'attente de ce rapport, Solutions 30 a indiqué que son conseil de surveillance du 20 mai 2021 avait pris acte de la position d'EY et confirmé les principaux agrégats financiers de l'exercice 2020, déjà communiqués le 28 avril.

Le groupe a publié au titre de l'exercice écoulé un chiffre d'affaires de 819,3 millions d'euros, en hausse de 18%, un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 106,5 millions d'euros, un résultat opérationnel ajuste (Ebit) de 60,9 millions d'euros, ainsi qu'un excédent net de trésorerie de 59,2 millions d'euros.

Par ailleurs, "le résultat net part du groupe s'établit à 34,5 millions d'euros, après intégration d'une correction proposée par l'entreprise et portant sur la comptabilisation d'une charge d'impôt supplémentaire de 2,4 millions d'euros", a précisé Solutions 30.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait demandé le 7 mai à Solutions 30 de publier "sans délai" un communiqué informant le marché du calendrier envisagé pour la remise du rapport d'audit sur ses comptes au 31 décembre 2020 ainsi que de la nature et de l'étendue des travaux restant à accomplir.

L'audit des comptes 2020 mené par EY a été exceptionnellement approfondi en raison des accusations portées à l'encontre de Solutions 30 par certains investisseurs, mais il "s'est bien passé", a affirmé Amaury Boilot, le directeur financier de Solutions 30, lors d'une conférence téléphonique. "Nous sommes très surpris" du fait que le cabinet n'ait pas pu fournir son rapport, a-t-il ajouté.

"Face aux éventuelles conséquences" de ce retard, Solutions 30 a indiqué avoir "décidé de saisir le président du Tribunal de commerce de Bobigny "aux fins de solliciter la désignation d'un conciliateur pour l'assister".

En parallèle, Solutions 30 a engagé un processus de sélection de banquiers conseils afin d'activer la recherche d'un ou plusieurs actionnaires de référence. "Le projet pourrait aller jusqu'à un retrait de cote", a indiqué la société.

"L'objectif est d'avoir toutes les options stratégiques ouvertes", a affirmé Gianbeppi Fortis, le président du directoire de Solutions 30, qui a précisé que la société était régulièrement approchée par des investisseurs en vue d'un retrait de la cote. "Nous agirons dans l'intérêt de nos actionnaires", a-t-il ajouté.

Malgré l'absence de rapport financier annuel et de calendrier précis de sa publication, Solutions 30 a demandé à Euronext Paris de procéder à la reprise de cotation de son titre à compter du lundi 24 mai, à l'ouverture de la séance.

L'action Solutions 30 est suspendue de cotation depuis le 10 mai dernier.

Le titre Solutions 30 a connu de très fortes variations depuis fin 2020 après la diffusion d'un rapport anonyme accusant la société de malversations et de liens avec le crime organisé. Dans des rapports publiés début avril, les cabinets Didier Kling et Deloitte ont jugé ces accusations infondées, ce qui n'a pas empêché le fonds d'investissement américain Muddy Waters de renouveler ses griefs à l'encontre de la société.

-François Berthon et François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: VLV

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May 21, 2021 13:04 ET (17:04 GMT)