Publié le 12 avr. 2022 à 18:05Mis à jour le 12 avr. 2022 à 18:23

La fenêtre était étroite. Mais, un peu plus de trois ans après ses débuts, The Bradery a su se faire une belle place sur le marché de l'e-commerce et va pouvoir s'appuyer sur un poids lourd du secteur pour poursuivre son ascension.

Le site spécialisé dans les ventes privées haut de gamme a été racheté par le déstockeur en ligne Showroomprivé, qui est monté à hauteur de 51 % à son capital et se réserve la possibilité d'acquérir les 49 % restants d'ici à 2026. La valorisation actuelle de 100 % des titres s'élève à 20 millions d'euros.

Ce n'est pas la première fois que Showroomprivé passe à l'offensive. Le groupe dirigé par David Dayan avait acheté l'italien Saldi Privati en 2016 puis pris le contrôle de Beauteprivee un an plus tard, avant de l'avaler complètement en 2019.

Complémentarité

« C'est un partenariat qui tombait sous le sens car Showroomprivé et The Bradery sont très complémentaires », estime David Dayan, qui est seul à la tête du groupe depuis le départ de Thierry Petit - ce dernier reste un gros actionnaire. « Cela va nous permettre de nous renforcer sur une clientèle plus jeune et qui est très prisée. Plus globalement, cela s'inscrit dans notre stratégie de premiumisation », poursuit-il.

Fondé en 2018, The Bradery s'est fait connaître en organisant plusieurs fois par semaine des ventes privées avec maintenant environ 400 marques partenaires. « Nous ne travaillons pas avec toutes les marques. Seulement avec les plus belles », commente Edouard Caraco, en citant un des slogans publicitaires de la jeune pousse. « Le panier moyen est d'environ 100 euros sur The Bradery, contre 63,70 euros sur Showroomprivé », rappelle David Dayan.

Présence sur les réseaux sociaux

Le site de la start-up revendique 200.000 acheteurs réguliers et a parié, dès le départ, sur les réseaux sociaux pour élargir son audience. Un choix payant. The Bradery est par exemple suivi par près de 300.000 personnes sur Instagram. « Pour nous, c'est un flagship, estime Edouard Caraco. C'est souvent le premier point de contact qu'ont les clients avec The Bradery. »

La société a démarré avec la mode, mais est en train d'élargir son offre aux segments du lifestyle et du voyage. The Bradery n'avait levé que 1,3 million d'euros depuis son lancement, auprès notamment d'Otium Capital, de Secret Fund et de Dominique Romano.

« Nous n'avons jamais cherché la croissance à tout prix », décrypte Edouard Caraco, qui connaît son cofondateur, Timothée Linyer, depuis qu'il est enfant. Ce qui n'a pas empêché The Bradery d'avancer vite. La jeune pousse revendique un volume brut de marchandises (GMV) d'environ 30 millions d'euros en 2021, contre 1 million en 2019. « Nous étions très proches de la rentabilité en 2021 », affirme Edouard Caraco.

Croissance rapide

A titre de comparaison, la GMV de Showroomprivé, qui est un site plus généraliste, a atteint 922 millions d'euros l'an dernier (+ 3,1 %). Le groupe a doublé son bénéfice à 27,3 millions d'euros, alors qu'il avait enchaîné trois exercices de pertes avant 2020. L'acquisition de la jeune pousse témoigne de son retour au premier plan. Pas question toutefois de faire disparaître The Bradery, qui restera dirigé par ses fondateurs.

« On souhaite leur laisser une indépendance totale afin de préserver leur ADN », insiste David Dayan, tout en précisant que des synergies sont à prévoir. Showroomprivé veut notamment faire bénéficier à son nouvel allié de son expérience dans le digital, de sa présence à l'international et de ses ressources ​opérationnelles, notamment en matière de logistique. L'objectif est que The Bradery double son volume de ventes dans les trois prochaines années. « Le plus excitant est devant nous ! », est convaincu Edouard Caraco.

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