PARIS, 9 octobre (Reuters) - La direction de TotalEnergies a proposé dimanche d’avancer les négociations avec les syndicats sur les salaires au mois d’octobre sous réserve de la fin des blocages des dépôts pour permettre un réapprovisionnement des stations-service, peut-on lire dans un communiqué publié par le groupe.

Les tensions d'approvisionnement étaient toujours vives en France ce week-end, alors que les salariés de TotalEnergies et d'ExxonMobil reconduisaient leur grève pour réclamer des augmentations salariales.

Près d'une station-service sur cinq était en difficulté pour se fournir en carburant, selon le ministère de la Transition énergétique, entraînant de longues files d'attente d'automobilistes devant les stations encore ouvertes.

La situation était particulièrement compliquée dans les Hauts-de-France et l'Île-de-France.

"TotalEnergies appelle à la responsabilité pour permettre le bon approvisionnement du pays et propose d’avancer les négociations annuelles obligatoires au mois d’octobre sous réserve de la fin des blocages", peut-on lire dans un communiqué publié par le groupe.

Cette négociation sur les salaires était prévue à la mi-novembre mais la CGT, en grève depuis une dizaine de jours, réclamait son ouverture immédiate. Pour y parvenir, elle s'est dit prête samedi à discuter uniquement de revendications salariales, remettant à plus tard ses demandes d'investissement massif en France et de créations d'emploi.

"Ces négociations permettront de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022", poursuit le groupe.

"TotalEnergies a en effet la volonté que tous les collaborateurs soient prioritaires dans le partage de la valeur et reçoivent la juste récompense de leurs efforts sur leur fiche de paye avant la fin de l’année", a-t-il poursuivi.

L'entreprise précise que les salariés ont déjà bénéficié d'augmentations salariales moyennes de 3,5% en 2022 ainsi qu'un intéressement-participation moyen de 9.108 euros.

La CGT a dit à Reuters qu'elle consulterait les salariés sur cette proposition pour décider de la suite du mouvement.

Elle réclame une augmentation de 10% des salaires, dont 7 % pour faire face à l'augmentation du coût de la vie et 3 % au titre des bénéfices exceptionnels engrangés par l'entreprise cette année avec l'explosion du prix de l'énergie. (Caroline Pailliez et Tassilo Hummel)