Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se repliait mercredi tandis que les investisseurs se préparent à de nouvelles hausses de taux des banques centrales sur fond de craintes de récession et de crise énergétique.

Vers 10H30, le CAC 40 reculait de 0,33% après avoir repris 0,19% mardi à la suite d'une nette baisse de 1,2% lundi.

En dépit de statistiques meilleures que prévu dans les services aux Etats-Unis, "la croissance mondiale n'a pas l'air en forme du tout, ce qui cause un problème pour les prix du brut", note Edward Moya, analyste chez Oanda.

Les exportations et les importations de la Chine ont calé en août, pénalisées par les incertitudes économiques au niveau mondial ainsi que par la poursuite des restrictions anti-Covid qui plombent l'activité du géant asiatique.

La menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, conjuguée à la flambée du prix de l'énergie, affaiblit la demande en produits chinois.

En Allemagne, la production industrielle est repartie en baisse en juillet. L'explosion des prix d'énergie contraint un nombre croissant de PME à suspendre leur activité.

Les investisseurs attendent désormais la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et un conseil des ministres européens de l'Energie appelés à examiner de nouvelles mesures de réduction de la consommation de gaz et d'électricité.

Les analystes s'attendent à un relèvement de 75 points de base. Les investisseurs espèrent un recul de l'inflation rapide sans que l'économie de la zone euro bascule en récession.

"La mission de la BCE est devenue incroyablement compliquée. Elle doit à la fois combattre l'inflation dans un environnement caractérisé par un risque élevé de récession et, en même temps, elle doit prendre en compte le risque de dislocation des marchés et la faiblesse de l'euro", souligne Gergely Majoros, membre du Comité d'Investissement de Carmignac, dans une note.

Avant la BCE, la Banque du Canada se réunit ce mercredi après avoir relevé son taux directeur de 1,5% à 2,5%, pour lutter contre l'inflation, en juillet.

Aux Etats-Unis, la perspective d'une poursuite du resserrement monétaire accéléré, entamé au printemps, a été renforcée mardi par la bonne santé de l'activité dans les services, principal secteur de la première économie mondiale.

Tencent ne fait pas le jeu d'Ubisoft

Ubisoft plongeait de 12,07% à 38,25 euros vers 10H10 après que le groupe chinois Tencent a pris une participation de 49,9% au capital de la holding de la famille Guillemot, fondatrice du géant français du jeu vidéo.

Tencent est en outre autorisé à augmenter sa participation en direct dans Ubisoft de 4,5% à 9,99% du capital et des droits de vote.

"La transaction souligne la valeur stratégique d'Ubisoft dans une industrie en consolidation quoiqu'elle gèle réellement le statu quo concernant le contrôle pour l'entreprise", indique Morgan Stanley dans une note.

L'énergie à la traîne

Parmi les autres valeurs, celles liées à l'énergie poursuivaient leur recul: TotalEnergies régressait de 1,74% à 50,81 euros dans la foulée de la baisse des cours du brut.

Le producteur français d'énergies renouvelables Neoen chutait pour sa part de 7,08% à 37,30 euros après avoir annoncé le lancement d'une émission d'obligations vertes à option de conversion et/ou échange en actions nouvelles ou existantes (OCEANEs vertes) à échéance 2027 pour un montant nominal de 300 millions d'euros.

Coté industrie, Vallourec cédait 1,84% à 9,83 euros et CGG 1,95% à 0,89 euro. Le deuxième sidérurgiste mondial, ArcelorMittal (-2% à 22,27 euros), était aussi lesté par la baisse de la demande en acier.

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