PARIS, 7 février (Reuters) - TotalEnergies a publié mercredi des bénéfices record au titre de 2022, tirés par les prix élevés des hydrocarbures sur fond de guerre en Ukraine, et a annoncé une hausse de ses dividendes.

Le groupe pétrolier et gazier, également très présent dans les énergies renouvelables, a précisé dans un communiqué que, pour 2023, sa politique de retour aux actionnaires combinerait une augmentation de ses acomptes sur dividende de 7,2% (à 0,74 euro par action) et des rachats d'actions prévus à hauteur de 2 milliards de dollars pour le premier trimestre.

TotalEnergies a enregistré au quatrième trimestre un résultat net ajusté de 7,6 milliards de dollars (+11%), identique aux attentes des analystes, un Ebitda ajusté de 16,0 milliards (+12%) et une production d'hydrocarbures de 2,812 millions de barils par jour (Mb/j), en hausse de 5%.

Sur l'ensemble de l'exercice 2022, son résultat net ajusté a atteint 36,2 milliards de dollars, soit deux fois plus qu'en 2021, là aussi parfaitement en ligne avec un consensus établi par Refinitiv. Dans le même temps, son bénéfice net part du groupe a bondi de 28% à 20,5 milliards.

TotalEnergies table sur des investissements nets de 16 à 18 milliards de dollars cette année - dont 5 milliards dédiés aux "énergies bas carbone" - contre 16,3 milliards en 2022.

Le groupe a souligné "l'environnement incertain" dans lequel évoluent les marchés du pétrole en ce début d'année, avec un "possible ralentissement économique à l'échelle mondiale (qui) pourrait être contrebalancé par le redémarrage de la Chine".

Les marges de raffinage en Europe devraient rester soutenues par l'embargo sur les produits pétroliers russes tandis que les tensions sur les prix du gaz européen devraient perdurer en 2023, notamment dans un contexte de croissance limitée de la production mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL).

TotalEnergies anticipe une croissance de sa production d'hydrocarbures sur d'environ 2% à 2,5 Mb/j en 2023.

Il a également confirmé son projet de scission de sa filiale TotalEnergies EP Canada, en l'introduisant à la Bourse de Toronto, et annoncé son intention d'exercer son option de monter à 100% du capital de sa filiale d'énergies renouvelables Total Eren, qu'il détient à hauteur de 30% environ.

Ses résultats 2022 ont cependant été freinés par près de 15 milliards de dollars de provisions liées à sa présence résiduelle en Russie, où il détient encore des participations dans le projet Arctic LNG 2 et dans la société gazière Novatek , ainsi que dans les actifs de Yamal LNG.

Le groupe a également dû enregistrer au titre de 2022 environ 1,7 milliard de dollars de taxes et contributions exceptionnelles, au Royaume-Uni, en Europe et en France notamment, liées à la flambée des prix de l'énergie.

A la Bourse de Paris, l'action TotalEnergies reculait de 1% dans les premiers échanges, accusant la plus forte baisse du CAC 40, en hausse de 0,7% au même moment. (Reportage Benjamin Mallet ; édité par Nicolas Delame et Blandine Hénault)