par Ben Hirschler

LONDRES, 4 août (Reuters) - Une équipe de chercheurs français a mis au point un vaccin expérimental contre l'hépatite C, qui pourrait devenir le premier moyen efficace de prévenir cette maladie pouvant entraîner des maladies chroniques du foie et des cancers.

Aucun vaccin préventif n'existe à ce jour contre l'hépatite C, mais certains laboratoires travaillent à des "vaccins thérapeutiques", destinés à traiter des patients déjà atteints par la maladie.

Le nouveau produit a été testé avec succès sur des souris et des singes, mais pas encore sur des humains. Les essais ont montré que le vaccin déclenchait une forte réponse de certains anticorps dits neutralisants, qui ont combattu diverses variantes du virus de l'hépatite C, ont rapporté les chercheurs mercredi.

"Pour un vaccin préventif, les anticorps neutralisants sont absolument essentiels, et ils seraient aussi un grand avantage pour un produit thérapeutique", a souligné David Klatzmann, l'un des membres de l'équipe.

Les droits commerciaux du vaccin sont détenus par la start-up française Epixis, qui est en cours d'acquisition par une entreprise biotechnologique américaine dont l'identité n'a pas été rendue publique.

La directrice générale d'Epixis, Charlotte Dalba, a dit prévoir un début des essais humains en 2012, sous réserve que les financements soient adéquats.

Les détails du développement du vaccin ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.

L'hépatite C touche entre 130 et 170 millions de personnes dans le monde, et plus de 350.000 meurent chaque année de maladies du foie liées à cette affection, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Contrairement aux hépatites A et B, l'hépatite C devient chronique chez de nombreux patients, dont l'organisme n'est pas en mesure d'éliminer le virus.

La recherche d'un vaccin n'a jusqu'à présent pas suscité d'effort majeur des laboratoires.

La biotech française Transgene (>> TRANSGENE) et l'autrichienne Intercell (>> Intercell AG) travaillent toutes deux à des produits thérapeutiques, mais un vaccin préventif serait essentiellement destiné aux pays en développement, marché qui intéresse moins les grands laboratoires. (Gregory Schwartz pour le service français, édité par Henri-Pierre André)

Valeurs citées dans l'article : TRANSGENE, Intercell AG