Genève (awp) - L'absorption par le groupe bancaire UBS de son ancien rival Credit Suisse (CS) devrait avoir un impact "beaucoup moins important" sur l'employabilité à Genève qu'à Zurich, estime Denis Pittet, qui a succédé en décembre 2022 à Yves Mirabaud à la présidence de la Fondation Genève Place Financière (FGPF).

Les quelque 1700 employés que compte la banque aux deux voiles dans la cité de Calvin, sont "principalement des employés en front office (...) et très peu ou pas de personnel travaillant dans le back office, dans l'informatique ou les états-majors, contrairement à Zurich", avance-t-il vendredi dans les colonnes de L'Agefi. "A ce stade, je ne pense pas que Genève sera beaucoup touchée par les 3000 suppressions d'emplois annoncées."

Selon l'avocat genevois, qui est aussi associé-gérant du groupe Lombard Odier, la plupart des collaborateurs touchés "pourront être réintégrés au sein de la nouvelle organisation pour continuer à servir les clients et fournir des conseils en placement, entre autres", alors que "pour ceux qui ne trouveront pas de place chez UBS, il y a suffisamment d'acteurs à Genève pour les héberger".

Revenant sur le départ du centre-ville de plusieurs établissements bancaires, Denis Pittet a insisté sur le fait que toutes restent dans le canton du bout du lac, dont "l'attractivité n'est pas menacée actuellement". Avec près de 38'000 emplois dans la finance, dont plus de 17'000 dans le secteur bancaire en 2022, Genève reste le deuxième pôle financier du pays derrière Zurich.

Interrogé sur la reprise par les autorités helvétiques des sanctions de l'Union européenne (UE) contre la Russie, le président de FGPF ne formule aucune critique mais rappelle que "gel ne veut pas dire confiscation, dans un Etat de droit", et que "l'idée selon laquelle on pourrait tout confisquer pour financer la reconstruction en Ukraine est simpliste et ne respecte pas les principes juridiques en vigueur".

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