Sao Paulo (awp/afp) - Les enchères pour la concession pour 30 ans de 22 aéroports au Brésil ont été un succès presque inespéré pour le gouvernement Bolsonaro, qui, avec 3,3 milliards de réais (500 millions d'euros), a salué une "grande victoire" pour une économie plombée par le coronavirus.

Le groupe français Vinci a remporté un des trois lots de ces enchères, avec la concession de sept aéroports de la région Nord, dont celui de Manaus, plus grande métropole de la région amazonienne, pour 420 millions de réais (environ 63,4 millions d'euros).

Les deux lots les plus importants, ceux des régions Sud (9 aéroports, 2,128 milliards de réais), et Centre (7 aéroports, 754 millions de réais), ont été concédés à la compagnie Companhia de Participações em Concessões, du groupe brésilien CCR, un poids lourd du marché des infrastructures de transports dans le pays.

Selon le gouvernement, en moyenne, les compagnies ont payé des agios 3.822% supérieurs au prix minimum fixé pour les enchères.

"C'est un franc succès, bien plus que ce qu'on ne pouvait imaginer", explique à l'AFP Alex Agostini, du cabinet de consultants Austing Ratings.

Au total, le gouvernement table sur 6,1 milliards de réais (environ 920 millions d'euros) d'investissements sur 30 ans pour ces 22 aéroports, qui représentent 11% du trafic passager au Brésil.

En 2019, avant la pandémie de coronavirus, ils avaient reçu 24 millions de passagers.

"On nous a dit qu'on était fous d'organiser des enchères d'aéroports au moment où le secteur aérien traverse la pire crise de son histoire, (...) mais au final, c'est une grande victoire pour le gouvernement Bolsonaro", a déclaré à l'issue des enchères le ministre des Infrastructures, Tarcísio Gomes.

Selon lui, l'"Infra Week", semaine d'enchères qui comprend également des offres de concessions d'un chemin de fer jeudi et de cinq ports vendredi "a commencé du bon pied".

Nicolas Notebaert, président de Vinci Airports, s'est dit "extrêmement satisfait" d'avoir remporté la concession des sept aéroports du nord du pays.

"C'est un pas important dans la consolidation de notre travail au Brésil et en Amérique Latine. Nous doublons pratiquement le nombre d'aéroports gérés dans la région", a-t-il souligné, promettant des "aéroports verts, dans une logique de développement durable".

Les enchères de cette semaine sont importantes pour montrer la capacité du Brésil à attirer les investisseurs malgré la fragilité de son économie.

Lors de sa campagne pour la présidentielle de 2018, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro avait séduit les milieux d'affaires en promettant une cure d'austérité et un vaste plan de privatisations, mais la crise sanitaire et les tensions politiques ont plombé son bilan économique.

afp/rp