PARIS (Reuters) - La Cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation de l'agence Bloomberg dans l'affaire du faux communiqué de presse Vinci, mais a ramené le montant de l'amende à trois millions d'euros, rapportent l'AFP et le journal Les Echos.

Fin 2019, le gendarme français de la Bourse, l'Autorité des marchés financiers (AMF), avait infligé une sanction de 5 millions d'euros à l'agence américaine spécialisée dans l'information économique et financière pour avoir relayé la teneur d'un faux communiqué de presse.

"Nos journalistes, comme d'autres, ont simplement rendu compte de ce qui avait toutes les apparences d'une information digne d'intérêt et ont été victimes d'un hoax sophistiqué, dont l'auteur n'a toujours pas été retrouvé", a réagi dans un mail adressé à Reuters un porte-parole de Bloomberg.

"Nous espérions que la Cour reconnaisse les questions en matière de liberté de la presse que soulève cette affaire" a-t-il ajouté, précisant que l'agence évaluait l'opportunité d'un recours.

La Commission des sanctions de l'AMF avait reproché à Bloomberg que la publication des dépêches incriminées n'ait été précédée "d'aucune vérification de la part des journalistes du Speed Desk", ajoutant que le communiqué, adressé à Bloomberg en cours de séance de bourse, comportait plusieurs inexactitudes.

De son côté, l'agence a reproché à l'AMF de méconnaître "le rôle vital que joue la presse dans une société démocratique".

D'autres médias avaient également reçu ce faux communiqué faisant état d'une révision des comptes consolidés de Vinci pour l'exercice 2015 et le premier semestre 2016.

(Rédigé par Tangi Salaün et Nicolas Delame, avec la contribution d'Anait Miridzhanian, édité par Jean-Michel Bélot)