Puteaux (awp/afp) - Demande d'augmentation des salaires, dénonciation d'un dialogue avec la direction jugé "très insatisfaisant": plus d'une centaine de salariés de Worldline, spécialiste des transactions bancaires, se sont rassemblés mardi devant le siège de l'entreprise à Puteaux, une première depuis 2010 pour ce groupe du CAC40.

Les quatre syndicats représentatifs, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC et FO, avaient appelé les salariés à faire deux heures de grève mardi matin.

Worldline propose aux banques et commerçants des logiciels de paiement en ligne et de transactions financières, et compte près de 3800 salariés en France.

Le groupe français, ancienne filiale d'Atos, a réalisé de l'ordre de deux milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre. Il estime avoir retrouvé une bonne dynamique cette année. Il a globalement perdu de l'argent dans les six premiers mois, mais certaines activités ont dégagé un bénéfice.

"Nous demandons le partage des bénéfices", a indiqué Vincent Biaggi, délégué central adjoint à la CFDT. "Wordline a fait de bonnes marges, les bénéfices doivent être répartis entre tout le monde", a-t-il ajouté.

Les salariés interrogés par l'AFP déplorent "une rémunération en deçà des autres entreprises au sein du CAC 40".

Compte tenu de l'inflation, Bouhary Mouhamadmansour, du syndicat FO, a appelé à "un rattrapage des salaires de l'ordre de 8 à 10%" pour tous les postes, une revendication partagée par les trois syndicats représentatifs.

"La direction a répondu négativement à toutes les revendications sociales et salariales", a-t-il regretté.

Pour les rémunérations comme pour les accords sur le télétravail, "le dialogue social est très insatisfaisant", s'est indignée Julie Noir de Chazournes, déléguée du syndicat CFE-CGC.

Les syndicats regrettent également que les avantages financiers des autres entreprises entrées dans le giron de Worldline (comme Ingenico, fabricant de terminaux de paiement) disparaissent progressivement.

Le mouvement de grève a été suivi dans les antennes nationales de Worldline, comme à Blois (Loir-et-Cher), à Seclin (Nord) ou encore à Lyon.

afp/jh