Washington (awp/afp) - Le président de la Fed de New York, John Williams, continue de voir les taux commencer à baisser en 2024, a-t-il dit lundi, malgré le rebond de l'inflation ces derniers mois et une économie toujours vigoureuse.

"Nous devrons à un moment donné entamer un processus pour ramener les taux d'intérêt à des niveaux plus normaux. Et mon propre point de vue est que ce processus commencera probablement cette année", a déclaré John Williams sur Bloomberg TV.

"Je pense que la politique monétaire est actuellement bien placée", a-t-il continué.

L'inflation, après avoir rapidement baissé au cours de derniers mois de 2023, a rebondi depuis janvier. Elle s'est établie en mars à 3,5% sur un an contre 3,2% en février, selon l'indice CPI du département du Travail, sur lequel sont indexées les retraites.

Par conséquent, la banque centrale américaine (Fed), qui avait relevé ses taux pour lutter contre l'inflation, risque d'attendre avant de les abaisser, afin d'éviter un rebond supplémentaire des prix.

Les acteurs du marché, qui anticipaient encore récemment une première baisse lors de la réunion de juin, tablent désormais plutôt sur celle de septembre, selon l'évaluation de CME Group.

"Je pense que l'économie continuera de croître à un rythme solide cette année, probablement pas aussi élevé" qu'en 2023, lorsque la croissance s'est élevée à 3,4% en rythme annualisé, "mais de l'ordre de 2%", selon le président de la Fed de New York, qui dispose d'un droit de vote permanent au sein du comité de politique monétaire de l'institution.

Les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis publiés lundi ont montré une progression plus forte qu'attendu en mars, à +0,7% par rapport à février.

"Les dépenses de consommation ont été fortes. Je pense que cela repose sur des fondamentaux solides. La croissance de l'emploi a été solide. Nous avons constaté des gains de salaires réels dans une économie assez forte et avec une bonne croissance", a commenté John Williams.

"Nous bénéficions d'un bon vent favorable du côté de l'offre de l'économie, d'une bonne croissance de la main d'oeuvre, d'une forte productivité et de bonnes hausses de salaires réels. Donc avec ça, les consommateurs dépensent", a-t-il ajouté.

Quant aux tensions au Moyen-Orient, John Williams a souligné qu'il "ne considère pas cela comme un facteur majeur des prévisions globales en matière de croissance économique ou d'inflation".

afp/rp