Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers sont orientés à la baisse vendredi, la publication d'une inflation américaine inférieure aux prévisions n'ayant pas réussi à apaiser toutes les craintes des investisseurs.

En Europe, Paris cédait 0,76%, Francfort 0,45% et Milan 0,52% vers 11H15 GMT (13H15 HEC).

Londres reculait de 1,05% après l'annonce d'une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni au deuxième trimestre comparé au premier, tirée par l'activité manufacturière et une baisse des prix des matériaux, ou encore par l'hôtellerie-restauration.

Cette statistique conforte les anticipations d'une nouvelle hausse de taux de la banque centrale britannique (BoE) en septembre, ce qui plombe les actions mais fait progresser la livre sterling (+0,25% à 0,8641 livre pour un euro) et les taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat britannique (4,47% pour la dette à 10 ans, contre 4,36% la veille) vers 11H10 GMT.

Wall Street s'oriente vers une ouverture proche de l'équilibre, selon les contrats à terme des trois principaux indices.

A 12H30 GMT, les investisseurs prendront connaissance des prix à la production aux Etats-Unis en juillet.

Jeudi, l'indice des prix à la consommation, principale mesure de l'inflation, est ressorti un peu en dessous des prévisions des analystes.

Mais les marchés ne sont pas pour autant totalement apaisés de leurs craintes sur une éventuelle nouvelle remontée des taux directeurs de la banque centrale américaine, la Fed.

La présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, a d'ailleurs déclaré à Yahoo! Finance que "ce n'est pas un seul chiffre qui déclare" la "victoire" de la Fed sur l'inflation. "Il y a encore du travail à faire. Et la Fed s'est pleinement engagée à ramener résolument l'inflation à son objectif de 2%", a-t-elle estimé.

Vers 11H10 GMT, le dollar reculait de 0,12% face à l'euro, à 1,0994 dollar pour un euro. Les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes montaient sur le marché obligataire, celui de l'obligation de l'État allemand à 10 ans s'établissant à 2,59%, contre 2,53% à la clôture de la veille.

En Chine, les investisseurs, qui s'inquiètent depuis plusieurs mois de la vigueur de l'économie, craignent désormais les conséquences de la crise immobilière.

La Bourse de Shanghai a perdu 2,01% et Hong Kong 0,90%.

"Les collectivités locales chinoises sont très endettées et (...) la crise immobilière fait exploser leur ratio dette/revenu", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, qui rapporte de plus que le plus important promoteur immobilier de Chine, Country Garden (-5,77% à Hong Kong), pourrait publier une énorme perte dans ses résultats semestriels.

Depuis le début de l'année, son action a chuté de 63%.

UBS se débrouille seul

Le géant bancaire suisse UBS (+4,20% à Zurich) a renoncé aux mesures de soutien de l'État et de la banque centrale destinées à faciliter le rachat de Credit Suisse, estimant qu'elles ne sont plus nécessaires.

KKR et l'Italie sur la même ligne pour TIM

Le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni s'est allié jeudi au fonds d'investissement américain KKR en vue d'une offre conjointe visant à racheter le réseau fixe de l'opérateur historique Telecom Italia (TIM).

Le ministère de l'Économie compte prendre une part allant "jusqu'à 20%" dans la future société de TIM (+0,07% à Milan) regroupant son réseau fixe et sa filiale de câbles sous-marins, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.

Du côté du pétrole et du gaz

Les prix du pétrole hésitaient sur la direction à suivre vendredi, entre la révision à la hausse des prévisions de croissance de la demande de brut par l'AIE, et l'augmentation de l'inflation aux Etats-Unis qui pourrait ouvrir la voie à une autre hausse de taux de la Fed.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, progressait de 0,42% à 86,76 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) prenait 0,31% à 83,07 dollars.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne pour le gaz naturel, se stabilisait à 36,86 euros le mégawattheure (MWh).

afp/rq