Alors que l’indécision faisait rage, la Banque centrale européenne a ménagé la susceptibilité des investisseurs en augmentant pour la dixième fois ses taux directeurs à 4.5% tout en prévenant que le point d’équilibre avait certainement été atteint. En d’autres termes, le cycle de resserrement monétaire touche à sa fin.
Globalement, la décision a été bien accueillie par la communauté financière, en témoigne la vive hausse des marchés actions dans la foulée du discours de Christine Lagarde. Elle a précisé toutefois que la BCE attendait maintenant de voir les effets de sa politique avant toute prochaine décision. Il faut comprendre en filigrane que les taux devraient rester élevés suffisamment longtemps pour impacter négativement l’inflation.
On précisera d’ailleurs que la BCE s’attend à des temps difficiles afin de stabiliser les prix. Et tant pis si cela plonge l’économie européenne en récession.

En attendant, la probable fin du cycle de resserrement monétaire en Europe a fait sa première victime : l’euro. Une situation accentuée par la décision de la Réserve fédérale américaine qui, après avoir laissé ses taux inchangés en septembre, envisage un nouveau tour de vis d’ici la fin de l’année tout en maintenant une prévision de taux au-dessus de 5% pour l’ensemble de l’année prochaine.
Autant dire que le différentiel de rendement entre le dollar américain et la devise européenne va continuer de peser sur la performance de cette dernière. Certes, les cambistes avaient manifestement déjà senti le vent tourner dès juillet dernier lorsque la devise européenne a marqué les 1.1276. La réintégration des 1.1030 avait alors semé le doute quant à la pérennité de la dynamique haussière.

La rupture des 1.0760 a définitivement enfoncé le clou et ouvert la voie à une poursuite de la glissade en direction des 1.0460/17. On surveillera une première résistance à 1.0750 avant un niveau clé à 1.0930/1.1008.