Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient orientées en baisse jeudi, marquées par des prises de bénéfices après les gains des derniers jours qui ont suivi des publications macroéconomiques laissant les investisseurs espérer la fin du resserrement monétaire des banques centrales.

Sur le Vieux continent, la Bourse de Paris cédait 0,13% et Londres quelque 0,03%. Francfort en revanche gagnait 0,41%, et avançait plus que les autres places européennes depuis le début de la semaine.

L'indice allemand DAX est "prêt pour un ralentissement, mais personne n'éteint la musique", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en repli (-0,28%), dominée par les prises de bénéfices après ses forts gains et la Bourse de Hong Kong, qui avait bondi de 4% la veille, évoluait elle aussi désormais en terrain négatif (-1,36%).

"La bonne combinaison des données économiques récentes soutient l'idée que la Fed pourrait réaliser ce qu'elle appelle un +atterrissage en douceur+ après un resserrement agressif de la politique monétaire - et plus important encore, cesser de relever les taux d'intérêt", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les ventes au détail, indicateur publié mercredi, ont légèrement reculé en octobre aux États-Unis, une première depuis mars. Mardi, le ralentissement de l'inflation en octobre, plus fort qu'attendu, a fait s'envoler les marchés actions dans le monde.

Dernière bonne nouvelle pour les marchés, le Congrès américain a approuvé mercredi une rallonge du budget de l'Etat fédéral, empêchant ainsi la paralysie de l'administration américaine.

"À ce stade, les investisseurs sont totalement sûrs que la Fed ne relèvera pas ses taux en décembre et en janvier" et ils estiment qu'il y a "plus de 25% de chance qu'une baisse des taux soit annoncée d'ici mars", poursuit-elle.

A l'agenda de la séance, aux Etats-Unis, plusieurs prises de parole de banquiers centraux auront lieu, dont celle du vice-président de la Fed chargé de la régulation bancaire, Michael Barr, celle du président de la Fed de New York, John Williams et celle de la gouverneure de la Fed de San Francisco, Lisa Cook.

Du côté des indicateurs, l'indice d'activité manufacturière de la région de Philadelphie pour novembre sera publié à 14H30 et la production industrielle en octobre à 15H15.

Recruit Holdings bondit

Le titre du groupe japonais spécialisé dans le recrutement et les ressources humaines Recruit Holdings a bondi de 9,39% après l'annonce par le fonds activiste californien ValueAct Capital qu'il avait acquis environ 1,1% de son capital.

Burberry souffre d'une moindre demande

Le groupe de luxe britannique Burberry dévissait de 7,39% vers 08H20 GMT, après avoir annoncé un recul de 18% de son bénéfice au premier semestre de son exercice décalé, avertissant d'un "ralentissement dans la demande mondiale de luxe" qui pourrait l'empêcher d'atteindre ses prévisions annuelles.

Ailleurs sur le secteur du luxe, LVMH lâchait 1,53%, Kering 1,76% et Hermès 0,34% à Paris. A Zurich, Swatch Group cédait 1,09% et Richemont 1,34%. A Milan, Moncler perdait 1,23% et Tod's 0,86%.

Siemens, bénéfice net annuel historique

Le géant industriel Siemens a fait état d'un bénéfice net record au terme de l'exercice annuel décalé clos en septembre, profitant de la transformation numérique de ses clients, et s'attend à accroître ses ventes sur l'année en cours. Le cours de son action gagnait 0,45% à Francfort.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole continuaient de reculer jeudi, devant la perspective d'une offre qui grimpe plus vite que la demande, avec notamment un gonflement des réserves américaines plus important que prévu.

Vers 08H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cédait 1,00%, à 80,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, lâchat 1,12%, à 75,80 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert était stable face à l'euro à 1,0847 dollar pour un euro.

afp/jh