La bourse de Paris conclut la journée sur un gain de 0,93%, à 7376 points, bien aidée par le rebond du luxe avec notamment +2,5% pour LVMH, +2% pour l'Oréal et +1,8% pour Kering, au lendemain d'une 10e hausse de taux de la BCE qui semble devoir être la dernière.

L'indice parisien avait même culminé vers 7435 points (+1,7%) en début d'après-midi, avant de céder une partie de ses gains en seconde partie de journée.

En cette séance dite ' des 4 sorcières ', les volumes sont logiquement importants avec près de 8,7 MdsE échangés depuis l'ouverture.

Si les marchés actions sont en vert, les gains de la veille dans l'obligataire se sont volatilisés avec des OAT revenues de 3,12 à 3,212% (+9Pts), des Bunds qui se tendent de 2,595% à 2,67% et des T-Bonds qui atteignent 4,32%.

Les marchés obligataires vont terminer la semaine proches des 'plus bas' de l'année en cours, le message est difficile à interpréter : s'agit-il d'un simple retour du 'risk-on' qui s'exerce au détriment de la sécurité ?

'L'économie de la zone euro s'affaiblit déjà suffisamment pour rendre très improbable une nouvelle hausse de l'inflation', indique Martin Moryson, chef économiste pour l'Europe chez DWS.

Certains stratèges vont même jusqu'à considérer que les risques sont maintenant orientés vers des réductions ultérieures des taux directeurs par rapport aux attentes actuelles du marché.

'Nous pensons que la baisse des taux n'interviendra qu'à partir du second semestre 2024, et plus tard que prévu par le marché, mais nous pensons également qu'une fois que le cycle d'assouplissement commencera, la baisse des taux sera probablement plus rapide et plus importante que ce qui avait été prévu', pronostique Sebastian Vismara, économiste senior et stratégiste chez BNY Mellon IM.

Les marchés vont maintenant focaliser leur attention sur la Réserve fédérale, qui doit tenir sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi prochain.

De l'avis des analystes, la récente remontée des cours pétroliers observée depuis la fin de l'été (avec un baril de Brent au-delà des 93$ et le WTI à 90$) risque de pousser la Fed à maintenir une approche restrictive.

Les nombreux signes de résistance de l'économie américaine, confirmés hier par des ventes au détail bien meilleures que prévu, pourraient également pousser la Réserve fédérale à poursuivre sur la voie du resserrement monétaire.

Les chiffres du jour vont également dans ce sens : l'activité manufacturière dans la région de New York rebondit de +21 points à +1,9 selon l'enquête Empire State Manufacturing de la Fed en septembre.

L'enquête révèle une légère baisse des niveaux d'emploi, tandis que le rythme d'augmentation des prix de vente s'est accéléré.

Côté inflation, les prix à l'importation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,5% en août, après une hausse de 0,1% en juillet (chiffre révisé par le Département du Travail qui précise que hors carburant, les prix à l'importation ont reculé de 0,1% en août, tout comme le mois précédent).

De leur côté, les prix à l'exportation en progressé de 1,3% en août, après +0,5% le mois précédent (chiffre révisé), mais sur les 12 derniers mois, les prix américains à l'importation affichent un repli de 3% en données brutes (-0,8% hors produits pétroliers), et ceux à l'exportation se sont contractés de 5,5% (-5,3% hors produits agricoles).

Par ailleurs, la production industrielle des Etats-Unis a augmenté de 0,4% en août (+0,7% en juillet), dont une hausse de 0,1% pour la production manufacturière proprement-dite, freinée par une chute de 5% dans le secteur automobile (attention aux grèves qui démarrent chez Ford ce weekend).

La Réserve fédérale, ajoute que le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est amélioré de 0,2 point à 79,7% en août, soit un niveau correspondant à sa moyenne à long terme (1972-2022).

Enfin, la confiance du consommateur américain s'est dégradée au mois d'août, selon les chiffres préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan parus ce vendredi.

Cet indice de confiance ressort à 67,7 le mois dernier, contre 69,5 en juillet, alors que les économistes tablaient en moyenne sur un indice autour de 69,2.

Si la composante des attentes s'est légèrement améliorée, passant à 66,3 contre 65,5 le mois précédent, le sous-indice de la situation actuelle a lourdement chuté à 69,8 après 75,7 en juillet.

Il y avait également des chiffres en zone Euro : le solde de la balance commerciale de la zone s'est établi à +2,9MdsE en juillet 2023, en forte baisse par rapport au mois précédent (+8,6MdsE), selon les données corrigées des variations saisonnières d'Eurostat.

Cette forte dégradation du surplus commercial d'un mois sur l'autre reflète à la fois une augmentation de 0,7% des importations de la zone euro et une contraction de 1,7% de ses exportations.

Pour l'ensemble de l'UE, le solde de la balance commerciale est passé de +8,1 milliards en juin à +1 milliard le mois suivant, les exportations ayant diminué de 2,2%, tandis que les importations ont augmenté de 1,2%.

Sur le FOREX, le Dollar confirme ses gains de la veille face à l'euro et il ne s'effrite que de -0,1% à 1,0660$/E (après un plancher à 1,6035$/E).

Dans l'actualité des sociétés françaises, TotalEnergies annonce avoir signé avec Petrobras et Casa dos Ventos Holding, un protocole d'accord pour évaluer les perspectives de projets communs dans le domaine des énergies renouvelables et de l'hydrogène bas carbone au Brésil.

L'éditeur de logiciels de prototypage virtuel Esi Group publie au titre du premier semestre 2023 un résultat net en recul de 59,2% à 5,7 millions d'euros, avec une marge d'EBIT ajusté stable à 30,9% du chiffre d'affaires.

Enfin, Vinci Construction Grands Projets annonce avoir été retenu pour la conception et la construction d'un réservoir de gaz naturel liquéfié de 180.000 m3 aux Pays-Bas. Les travaux, d'un montant de 160 millions d'euros, devraient se terminer d'ici le second semestre 2026.


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