Paris (awp/afp) - Les Bourses chinoises ont clôturé en baisse lundi, plombées par les inquiétudes des investisseurs sur la santé de l'économie chinoise tandis que les Bourses européennes ont ouvert proches de l'équilibre et prudentes.

Sur le Vieux continent, vers 09H25 (07H25 GMT), Paris gagnait 0,50%, Francfort 0,34%, Milan 0,80% tandis que Londres grappillait 0,08% dans une séance estivale où l'absence de certains investisseurs peut provoquer des variations plus importantes.

En Chine, la Bourse de Shanghai a clôturé en nette baisse (-1,24%), tout comme Shenzhen (-1%) et Hong Kong baissait largement dans les derniers échanges à -1,57%. A Tokyo, l'indice phare Nikkei a gagné 0,37%.

Comme depuis plusieurs semaines, les investisseurs sont inquiets quant à la solidité de l'économie chinoise, qui n'a pas connu le fort rebond espéré à la sortie de la crise du Covid. Le secteur immobilier, qui connaît de nombreuses difficultés, est aussi scruté avec attention.

Lundi, la Chine a décidé de réduire à 3,45% le taux d'intérêt à un an, qui sert de référence pour les prêts aux entreprises, afin de stimuler l'économie mais n'a pas réussi à convaincre les marchés, qui s'attendaient à une baisse plus prononcée, d'autant que le taux d'intérêt à 5 ans a été maintenu stable.

Pour Maggie Wei, de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, cette mesure est "décevante" et risque d'être contreproductive si les marchés interprètent cela comme une "réticence" de Pékin à des mesures de relance plus poussées.

Cette semaine, les yeux des investisseurs seront braqués sur la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole où Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), doivent prononcer des discours vendredi.

"Il est clair que la Fed estime que la lutte contre l'inflation est loin d'être terminée et, dans ce contexte, il est peu probable qu'elle surprenne par son optimisme", estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Ces prises de parole restent toutefois très attendues, alors que le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans a tutoyé son plus haut niveau depuis 2007, ce qui a poussé Wall Street à boucler une nouvelle semaine négative vendredi. Lundi les taux obligataires souverains sont plutôt stables.

Mercredi est attendue une flopée d'indices d'activité dans le secteur privé (PMI), notamment ceux de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni des Etats-Unis et de la zone euro, pour le mois d'août.

L'immobilier chinois toujours en difficulté

Les actions de groupes immobiliers chinois reculaient lundi vers 07H35 GMT après l'annonce d'une baisse des taux d'intérêt qui n'a pas suffi à soutenir leurs titres. La situation du secteur immobilier, avec son lot de promoteurs au bord de la faillite et de logements inachevés, est un frein à la croissance chinoise et inquiète les investisseurs.

A Hong Kong, Longfor Group reculait de 3,04%, China Resources Land de 2,82% et Logan Group de 1,53%. L'un des plus grands groupes immobiliers de Chine, Country Garden, dont l'endettement inquiète les marchés, était quant à lui quasi stable (-0,15%).

Du côté du pétrole, du gaz et des devises

Les cours du pétrole étaient en hausse vers 07H18 GMT: le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, gagnait 0,93% à 85,59 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,95% à 85,57 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro prenait 0,14% face au dollar, à 1,0888 dollar pour un euro.

Du côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, grimpait de 11,85% à 40,72 euros le mégawattheure (MWh), dans un marché très attentif aux développements en Australie, où un appel à la grève sur des plateformes offshore de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l'Ouest avait déclenché plus tôt en août une flambée des prix. Les investisseurs redoutent que les acheteurs asiatiques en manque de GNL se reportent sur le marché européen.

afp/jh