* Le Dow a perdu 0,83%, le S&P-500 0,65%, le Nasdaq 0,70%

* Dégagements généralisés dans le sillage du secteur de la distribution (Actualisé avec des précisions, citation, mentions sur les changes et les Treasuries)

par Angela Moon et Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 20 mai (Reuters) - Wall Street a terminé la séance de mardi en baisse assez prononcée, emportée par la déception causée par les résultats de distributeurs tels que TJX Companies et Staples.

La Bourse a rétrogradé de plus de 1% par rapport à son plus récent record de clôture, inscrit le 13 mai, les statistiques publiées depuis lors ne donnant qu'une image mitigée de la situation économique, au grand dam de ceux qui prédisaient une accélération de l'activité après le gros coup de froid hivernal.

Au terme d'une séance particulièrement influencée par les nouvelles sur le front des sociétés, l'indice Dow Jones a perdu 137,55 points (0,83%) à 16.374,31. Le S&P-500 a cédé 12,25 points, soit 0,65%, à 1.872,83. Le Nasdaq Composite a lâché 28,92 points (0,70%) à 4.096,89.

L'indice S&P de la distribution a perdu pratiquement 1%. Les dix indices sectoriels de l'indice S&P-500 ont fini dans le rouge et près des trois quarts des valeurs du Nasdaq également.

"Il y avait de bonnes raisons de vendre aujourd'hui, à la veille de la publication du compte rendu de la Fed et en prévision d'un long week-end. Les traders sont déjà en train d'ajuster leurs positions", a dit Peter Cardillo (Rockwell Global Capital).

Les "small caps" ont reculé après une hausse les deux séances précédentes. Leur indice Russell 2000 a cédé 1,5%. L'indice a frôlé la zone de correction à plusieurs reprises ces derniers temps, définie par un recul de 10% sur son pic de clôture le plus récent. L'indice est à 9,3% de recul par rapport à ce pic, inscrit le 4 mars.

Staples a annoncé mardi une chute de 44% de son bénéfice trimestriel, sous le coup du raffermissement du dollar sur la période et de la fermeture de magasins par le numéro un américain des articles du bureau.

L'action a rétrogradé de 12,5%.

TJX Cos a annoncé un chiffre d'affaires trimestriel inférieur au consensus, les ventes d'articles de confection ou d'électroménager notamment n'ayant pas répondu aux attentes. L'action a abandonné 7,6%.

En revanche, Home Depot est remonté, alors qu'il était en baisse en avant-Bourse, s'octroyant 1,9%. Le numéro un mondial des magasins de bricolage a fait état mardi d'une hausse moins marquée que prévu de ses ventes au premier trimestre mais n'en a pas moins affiché des prévisions optimistes pour l'ensemble de l'année.

Un poids lourd de la cote, Caterpillar, a reculé de 3,6%, en raison d'une mauvaise statistique commerciale.

"Donc, non seulement le secteur de la distribution ne va pas bien mais il en est de même pour la mécanique lourde. C'est un peu plus préoccupant dans ce dernier cas car, pour moi, ça veut dire que les grands projets n'avancent pas", a dit Kim Forrest (Fort Pitt Capital Group).

CORRÉLATION DOLLAR/TREASURIES

Parmi les valeurs faisant l'actualité ces derniers temps, le titre AstraZeneca coté à Wall Street a progressé de 2,2%. Fidelity Worldwide Investment s'est démarqué mardi d'autres actionnaires d'AstraZeneca en prenant la défense du groupe pharmaceutique britannique face aux visées de l'américain Pfizer.

A l'inverse, Schroders, douzième actionnaire d'AstraZeneca, a fait état à son tour de sa déception après le rejet de l'offre du laboratoire américain et l'a enjoint de rouvrir des négociations avec l'américain.

General Motors a annoncé mardi le rappel de 2,42 millions de voitures aux Etats-Unis, portant à plus de 15 millions le nombre total de véhicules rappelés par le constructeur dans le monde depuis le début de l'année.

Le titre a laissé 3,45%.

Aeroflex Holding, un spécialiste des équipements de communication, a bondi de 25,4%, en réaction à son achat par l'équipementier aéronautique britannique Cobham.

Près de 5,7 milliards de titres ont changé de main sur l'ensemble des places, selon des données de BATS, en deçà de la moyenne mensuelle à ce jour de 5,97 milliards.

Sur les autres marchés, la nouvelle baisse des rendements des Treasuries a pesé sur le dollar face au yen , une baisse des rendements qui, de l'avis des analystes, est le témoin des incertitudes quant aux perspectives de croissance mondiales.

"La forte corrélation entre le dollar/yen et les rendements des emprunts d'Etat reste le principal moteur", dit Joe Manimbo (Western Union Business Solutions).

La hausse des Treasuries est imputable aux déclarations de William Dudley, président de la Réserve fédérale de New York, qui estimait mardi que la Fed serait "relativement lente" à relever les taux d'intérêt.

Le marché obligataire, qui suit aussi la situation en Ukraine, a aussi profité d'achats de sûreté face au recul de Wall Street. (Avec Gertrude Chavez-Dreyfuss et Sam Forgione, Wilfrid Exbrayat pour le service français)