L'indice Dow Jones a cédé 75,07 points, soit 0,46%, à 16.368,27 et le Standard & Poor's-500, plus large, a perdu 10,67 points ou 0,56% à 1.909,57.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a reculé de 20,09 points (0,46%) à 4.334,97.

Le S&P-500, indice de référence des gérants américains, avait gagné jusqu'à 0,45% en début de séance, soutenu par l'annonce d'une nouvelle baisse des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, mais il a rapidement reflué pour passer comme la veille sous sa moyenne mobile à 100 jours, niveau sous lequel il n'a clôturé que quatre fois cette année, la dernière en avril.

Répondant aux sanctions qui lui ont été infligées notamment par l'Union européenne et les États-Unis en raison du conflit ukrainien, la Russie a décrété jeudi un embargo sur des importations alimentaires en provenance de nombreux pays occidentaux.

"La situation russe va de mal en pis", commente Brian Jacobsen, stratège chez Wells Fargo Funds Management à Menomonee Falls (Wisconsin), tout en écartant le risque d'une correction profonde du marché du fait de ces restrictions à l'export.

"Les résultats de sociétés sont robustes, les salaires augmentent et les taux d'intérêt ne devraient être relevés que progressivement. Ce ne sont pas des conditions qui créent des corrections", nuance-t-il.

Les sanctions pourraient même favoriser Wall Street et les autres actifs américains puisque les Etats-Unis sont moins exposés que l'Europe, compte tenu de relations commerciales plus distendues avec la Russie.

Les Etats-Unis "peuvent tenir cette situation beaucoup plus longtemps que tous les autres, donc le marché ne s'en inquiète pas", dit Matt Kaufler, gérant chez Federated Investors à Rochester (New York). En revanche, "plutôt que les sanctions, c'est le risque d'escalade du conflit militaire qui pourrait faire mal."

Les rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine ont abattu jeudi un chasseur Mig-29 de l'armée ukrainienne ainsi qu'un hélicoptère dépêché sur zone pour récupérer les pilotes.

21ST-CENTURY FOX BRILLE, BoA FAIT LE GROS DOS

Du côté des valeurs, Twenty-First Century Fox, meilleure performance du S&P avec un gain de 5,04%, a tenu le haut de l'affiche après avoir annoncé mercredi soir un chiffre d'affaires et un bénéfice supérieurs aux attentes des analystes.

A la baisse, T-Mobile US a lâché 3,86% alors que sa maison mère Deutsche Telekom a jugé insuffisante l'offre d'achat du français Iliad sur l'opérateur de téléphonie mobile.

Le fabricant de médicaments génériques Mylan a cédé 2,98% après avoir réduit légèrement ses prévisions de résultats annuels, du fait de retards dans l'obtention d'autorisations de mise sur le marché de deux nouveaux traitements aux Etats-Unis.

Bank of America (-0,53%) n'a que peu réagi aux informations la disant proche d'un accord avec le département de la Justice sur un règlement de plus de 16,5 milliards de dollars (12,3 milliards d'euros) pour mettre un terme aux poursuites lancées dans le dossier de la vente abusive de produits financiers adossés à des créances immobilières.

Charles Peabody, analyste chez Portales Partners, estime que ce règlement pourrait se traduire par une charge additionnelle de deux milliards de dollars dans les comptes de la banque au troisième trimestre.

Le durcissement de la "guerre des sanctions" a pesé sur les Bourses européennes, avec un recul de 1,24% pour l'EuroStoxx 50, et l'indice MSCI des Bourses mondiales cédait 0,5% au moment de la clôture à New York.

Les investisseurs ont privilégié les valeurs refuge comme les fonds d'Etat et l'or, revenu à plus de 1.300 dollars l'once. Le rendement de l'emprunt à 10 ans américain a touché un plus bas depuis le 29 mai à 2,43% et celui du Bund de même échéance a reculé à un plus bas record de 1,069%.

Le dollar en a profité pour s'apprécier légèrement face à l'euro, à 1,3363 (+0,13%) vers 20h20 GMT.

(Rodrigo Campos et Akane Otani, Véronique Tison pour le service français)