PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue autour de l'équilibre et les Bourses européennes sont passées dans le rouge mardi à mi-séance, des déclarations d'un responsable de la Banque centrale européenne sur la réduction des achats d'actifs provoquant un regain de prudence et des prises de bénéfice pour la dernière séance d'août.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street à l'équilibre (+0,03%) au lendemain des nouveaux records inscrits en clôture par le S&P-500 et le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,23% à 6.672,05 vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,11% et à Londres, le FTSE cède 0,55%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,09% et le Stoxx 600 de 0,26%.

Ce dernier affiche pour le moment un gain de 2% sur l'ensemble du mois d'août et se dirige vers sa septième performance mensuelle positive, ce qui serait du jamais vu depuis 2013 ans, grâce notamment à la bonne saison des résultats d'entreprises.

Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré lors d'une interview à l'agence Bloomberg qu'il était favorable à une réduction des achats d'actifs dans le cadre du programme d'urgence de l'institution dès le trimestre prochain, ajoutant qu'il s'attendait à une discussion sur le sujet lors de la réunion la semaine prochaine.

VALEURS EN EUROPE

L'indice Stoxx des transports et loisirs accuse l'une des plus fortes baisses, avec un repli de 0,54%, avec le secteur bancaire (-0,61%).

Les pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord lundi pour retirer les Etats-Unis et cinq autres pays de la liste des pays jugés "sûrs" du point de vue sanitaire, ce qui implique des contrôles accrus pour les voyageurs.

Air France-KLM, Ryanair, easyjet et IAG perdent de 1,33% à 3,41%.

Prosus gagne 4,75% à Amsterdam après avoir annoncé l'acquisition de la plate-forme indienne de paiement Billdesk pour 4,7 milliards de dollars (4 milliards d'euros).

En tête du SBF 120, Valneva, qui enchaîne les séances positives, bondit de 15,6%.

"Il s'agit sûrement d'un emballement du marché. On attend beaucoup d'informations en septembre-octobre, notamment les résultats de l'essai clinique du candidat-vaccin contre le COVID-19 mais aussi de potentiel accord sur la livraison du vaccin, notamment avec l'Union européenne, de possibles signatures de partenariat avec une 'big pharma' pour étendre les capacités de production. Il y a sans doute beaucoup de spéculations autour de cela (...) ou des fuites peut-être", a commenté un analyste basé à Paris.

TAUX

Le rendement du Bund à dix ans gagne 3,5 points de base à -0,401%, évoluant au plus haut depuis plus d'un mois.

L'inflation de la zone euro s'est accélérée à 3% sur un an en août, son niveau le plus élevé en dix ans.

Sur le marché américain, le rendement des bons du Trésor à dix ans est en légère hausse à 1,2802%.

CHANGES

L'indice dollar, au plus bas en deux semaines (-0,24%), reste pénalisé par l'absence de message clair de Jerome Powell sur l'évolution future de la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Les cambistes attendent désormais les chiffres de l'emploi américain, vendredi, pour essayer de déterminer quel pourrait être l'éventuel calendrier de réduction des achats d'actifs de la Fed.

"Le rapport sur l'emploi de juillet était bon, un nouveau rapport de la même nature pour août, (...) pourrait commencer à faire réagir les marchés car il renforcerait le sentiment que la tonalité de Jerome Powell était complaisante et que l'annonce d'un 'tapering' est plus proche qu'il ne pouvait le laisser penser", a déclaré Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.

L'euro (+0,37%) profite de la baisse du dollar et des déclarations de Robert Holzmann pour remonter à 1,1839 dollar, au plus haut depuis le 6 août.

PÉTROLE

Le marché du pétrole recule alors que l'Opep et ses alliés se préparent à une réunion mercredi, qui, selon des sources, devrait déboucher sur une augmentation prévue de la production.

Les craintes d'une baisse de demande de brut des raffineries de Louisiane après le passage de l'ouragan Ida pèsent également.

Le baril de Brent recule de 0,67% sous 73 dollars et le brut léger américain de 0,84% à 68,63 dollars.

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(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga