New York (awp/afp) - De nouvelles données sur l'inflation aux Etats-Unis plus fortes qu'attendu jeudi ont ralenti les Bourses européennes et entraîné Wall Street dans le rouge face à la remontée des taux obligataires.

En Europe, les indices vedette des Bourses de Francfort et Paris ont enchaîné des records jusqu'à mi-séance, avant de retomber ensuite. Paris a préservé un gain de 0,29%, mais Francfort a perdu 0,11%. Londres a cédé 0,39%, Milan 0,29%. A Zurich, le SMI a perdu 0,59%.

Wall Street a aussi rapidement vu rouge jeudi: le Dow Jones a reculé de 0,35%, le Nasdaq de -0,30% et le S&P 500 de -0,29%.

Après une inflation supérieure aux attentes mardi, ce sont les prix de gros, côté producteurs, qui ont augmenté plus que prévu en février aux Etats-Unis (+0,6% sur le mois), tirés par les prix de l'essence à la pompe, selon un indicateur publié jeudi.

Les données sur l'inflation "confortent l'idée de patienter" quant à la politique monétaire de l'institution, a jugé Rubeela Farroqi, économiste pour HFE.

Les responsables de la Fed, qui se réunissent les 19 et 20 mars, ont répété vouloir être certains que l'inflation ralentisse durablement avant de commencer à abaisser leurs taux directeurs.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats européens et américains se redressaient, celui pour l'emprunt à 10 ans de l'Etat américain atteignant 4,28%, au plus haut depuis le 27 février contre 4,19% mercredi.

Côté Banque centrale européenne, le chef économiste Philip Lane a assuré jeudi que l'institution avait "un point de vue assez stable selon lequel nous sommes sur le point de revenir à 2%" mais qu'il fallait encore "du temps pour valider cela". Ces propos sont dans la même lignée que ceux de la présidente de la BCE lors de la dernière réunion, la semaine passée.

BMW lesté par la Chine ___

Le constructeur automobile allemand BMW (-2,76%) a enregistré en 2023 un résultat opérationnel en hausse de 32% à 18,5 milliards d'euros, tiré par la hausse des ventes de voitures et leurs prix élevés, a indiqué le groupe jeudi. Il a en revanche vu chuter son bénéfice net annuel de 34,5% en raison d'un effet comptable lié à sa coentreprise chinoise BMW Brilliance.

Biden s'oppose au rachat de US Steel ___

Joe Biden, en pleine campagne pour un second mandat, s'est opposé jeudi au rachat d'US Steel, grand nom de l'acier américain, par le japonais Nippon Steel, au nom de la défense des "travailleurs" américains.

L'annonce de ce rachat amical, en décembre, avait placé Joe Biden, qui se présente en défenseur de l'industrie américaine, dans une situation très délicate sur le plan politique.

L'action US Steel Corporation a chuté de 9,48%.

Le bitcoin, un record puis une chute ___

Le bitcoin continuant d'enchaîner les records est monté jusqu'à 73.797,98 dollars vers 07H00 GMT. Il redescendait de 3,80% à 70.380 dollars vers 20H30 GMT.

Les cours du pétrole ont grimpé à un plus haut en quatre mois, échauffés par les nouvelles prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui alerte sur une offre potentiellement insuffisante jusqu'à la fin de l'année.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a fini en progression de 1,65%, à 85,42 dollars, niveau plus vu depuis début novembre.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui gagné 1,93%, à 81,26 dollars, également un sommet en clôture depuis plus de quatre mois.

Sur le marché des changes, l'euro perdait 0,57% par rapport au dollar, à 1,0886 dollar pour un euro, signe que les investisseurs s'attendent à une politique plus stricte de la Banque centrale américaine après les données sur l'inflation.

afp/rp