Wall Street entame le mois de décembre aussi bien qu'il avait achevé novembre... mieux même puisque qu'après quelques séances plus hésitantes après le 19 novembre, le Dow Jones gagne carrément +0,82% à 36.250 (+2,4% hebdo) et il égale à 0,5% près sa meilleure clôture historique du novembre 2021 et à 1,5% près celle du 4 janvier 2022 (vers 36.800), le S&P500 gagne +0,6% à près de 5.600Pts, record annuel du 27 juillet égalé.

Les indices US bouclent leur 5ème semaine de hausse sans le moindre retracement de plus de 1%, avec un ratio incroyable, presque surnaturel de 5 hausses pour 1 baisse avec 19 gains, 2 'replis' de 0,08%, 2 de -0,2% et 1 seule baisse digne de ce nom de -0,8%, soit -1,36% de 'drawdown' depuis le 27 octobre pour 10,4% de gain.
Une telle absence de consolidation -même symbolique- est absolument exceptionnel : certes il a bien existé des rebonds plus amples par le passé, mais après des chutes indicielles de -30 ou -50%.
Et ce rebonds ont été émaillés de franches corrections : un scénario haussier qui se déroule aussi inexorablement est sans précédent au 21ème siècle.

Puisque qu'il faut bien habiller de rationalité ce que persoonne n'aurait osé envisager, la clé de l'euphorie du jour est que les investisseurs ont acquis la certitude quasi absolue que les propos de Jerome Powell tenus ce 01/12 -au-delà des éléments de langage de rigueur concernant la lutte contre l'inflation- confirment que la FED en a bien fini avec les hausses de taux (ce qui a été anticipé aà partir de ce 1er novembre) et que le prochain thème de réflexion concernera le calendrier de la baisse des taux.

Le marché déjà en 'mode rallye' passe 'full bull' et il n'y a pratiquement plus que des acheteurs et pratiquement personne pour se couvrir.

La suprématie des 'calls' sur les 'puts' fait que le 'VIX' s'écrase de -2,25% vers 12,60 et atteint depuis 10 jours des niveaux de complaisance qui n'ont d'équivalent que ceux observés mi-décembre 2019.

Il y a énormément de liquidités dans le marché malgré le programme de revente d'actifs figurant au 'bilan' de la FED car le Trésor américain a émis bien plus de liquidité pour le compte du gouvernement depuis le mois de juin que ce qui a été 'épongé' ces 5 derniers mois.
Du coup, les investisseurs ont déjà complètement oublié la révision à la baisse des anticipations de l'OCDE concernant le net ralentissement de l'activité en 2024 avec un PIB ramené de 2,4% à +1,5% : il y a tant de liquidité et d'optimisme que l'idée d'une récession, même modérée est complètement évacuée.
'Goldilocks' est de retour pour 2024 : l'inflation va continuer de diminuer mais le PIB restera bien plus vigoureux que ce qui était envisagé il y a 1 mois quand les taux US à '10 ans' flirtaient avec les 5%.

La detente des taux ce vendredi a été une fois de plus spectaculaire puis le rendement des T-Bonds s'est effondré de -14Pts à 4,2050% (soit -26Pts en 'hebdo', l'équivalent d'une détente supplémentaire de 25Pts par la FED anticipé pour 2024).
Cette détente a dopé les valeurs bancaires (et notamment les établissement régionaux en grande difficulté depuis mi-mars dernier): Zions s'envole de +7,6%, Keycorp de +6,7%, Comerica +6,6%, Regions +5,4%, Citizen +4,6%, Goldman Sachs +2%

Le Nasdaq (+0,55%) a moins profité de la baisse des taux et a été plombé par Marvel -5,3%, Intel -2,2%, Microsoft -1,2%.

Goldman Sachs estime à plus de 50% la probabilité que la FED baisse ses taux dès le mois de mars 2024, mais voit le pétrole évoluer entre 80 et 100$ en 2024, ce qui signifie que la baisse des prix de l'énergie ne sera plus le moteur d'une baisse de l'inflation l'an prochain.

Côté chiffres, la contraction de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis s'est ralentie en novembre,selon l'enquête mensuelle 'ISM' (Institute for Supply Management) publiée ce vendredi.

L'indice est ressorti parfaitement inchangé le mois dernier à 46,7, au même niveau qu'en octobre, alors que les économistes l'attendaient en hausse à 47,8.
Le sous-indice des nouvelles commandes a augmenté à 48,3 après 45,5 le mois précédent, toujours en zone de contraction (sous le seuil de 50 points), tandis que celui mesurant l'emploi s'est replié à 45,8 contre 46,8 en octobre.
Publié un peu plus tôt, l'indice PMI manufacturier publié par S&P Global est ressorti à 49,4 en définitive pour le mois écoulé, conformément à son estimation 'flash' et après 50 pour octobre.

Copyright (c) 2023 CercleFinance.com. Tous droits réservés.