Déluge de records absolus pour une séance des '3 sorcières' en or massif... tout comme la précédente, qui couronnait sept semaines de hausse consécutive par une série de records annuels (mais pas encore absolus).

Le S&P 500 pulvérise le précédent record des 4.800 avec un gain de 1,23% à 4.840 points... mais cette performance fait presque pâle figure en regard des +1,95% du Nasdaq-100 qui explose par-delà les 17.000, à 17.314, dans le sillage du 'SOX' (indice des semi-conducteurs) qui franchit son record absolu des 580 (du 27/12/2023) avec un bang supersonique : +4 points à 601, avec l'ouverture d'un second 'gap' consécutif (pour la première fois depuis le 01/11/2023, mais c'était des rachats à bon compte après une correction de -10%).

Une spirale haussière digne des 'dot.com' est en train de s'emballer sur quelques 'dossiers chauds' comme Nvidia (+4,2% à 595$). Le titre affiche +23% depuis le 1er janvier, pour une capitalisation de près de 1.500Mds$ (+200Mds$), soit plus de 25 fois le chiffre d'affaires de 58Mds$ espéré d'ici fin 2024 (et 100 fois les bénéfices).

Nvidia est désormais talonné par AMD : +7,1% ce vendredi et +18,5% depuis le 1er janvier... et qui se paye 'seulement' 10 fois son chiffre d'affaires estimé pour 2024 et 40 fois ses bénéfices.

Broadcom a également flambé de +5,9%, Applied Materials de +4,8%... et Microsoft (+1,2% ce vendredi et +6% depuis le 1er janvier) conforte sa position de première capitalisation planétaire à 2.965Mds$ (pour une PER de 33) devant Apple (+1,5% 2.962Mds$) qui perd 0,5% cette année.

Et ces records -surfant sur la thématique 'I.A'- sont inscrits dans un contexte carrément hors normes -et certainement exceptionnel- puisque la semaine s'achève sur une forte tension des taux outre-Atlantique -sur l'ensemble de la courbe- suite au spectaculaire revirement des anticipations de desserrement monétaire privilégié par les investisseurs depuis fin novembre.

Difficile -même en remontant des décennies en arrière- d'identifier des records historiques coïncidant avec des hausses de rendement de 25 à 27 points de base en 72 ou 96 heures... et encore moins lorsque l'horizon d'une baisse de taux recule soudain de plusieurs semaines.

La tension des dernières 48 heures est renforcée par le bond de l'indice de confiance du Michigan de +9 points à 78,8 ce mois-ci, au plus haut depuis juillet 2021, alors que les économistes prévoyaient une hausse bien moins prononcée autour de 70.
La composante de l'enquête mesurant le jugement des consommateurs sur la situation actuelle a atteint 83,3 contre 73,3 le mois précédent, tandis que celle mesurant leurs anticipations est ressorti à 75,9, après 67,4 en décembre.

Comment la Fed pourrait-elle justifier de réduire ses taux directeurs après un chiffre aussi proche de l'euphorie (l'indice du Michigan ne se situe plus qu'à 7% de son plus haut historique atteint en 1978) et qui vient conforter une forte hausse des ventes de détail (+0,6% en décembre) ainsi qu'un chômage hebdomadaire revenu au plus bas depuis 50 ans... synonyme du plein emploi et de tension persistante sur les salaires?

Le T-Bond à 10 ans US s'est dégradé vers 4,17% avant de refluer vers 4,14%... ce qui ne l'empêche pas de réaliser sa pire performance hebdomadaire depuis mi-octobre 2023, le '2 ans' se dégradant quant à lui de +2 points de base à 4,37%, soit 25 points de base sur la semaine écoulée.

Enfin, le 'VIX' reflue de -6% et retombe vers 13,3 alors qu'il avait validé 48 heures auparavant un signal d'alerte en se hissant vers 14,8, son pire score depuis le pic du 9 au 14 novembre dernier. Un signal 'piège' qui prend les plus prudents à contrepied... et provoque une sorte de 'FOMO' (une vague de rachats impulsifs 'à tout prix').

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