(Rpt sans changement de la dépêche publiée jeudi soir)
    * Le Dow cède 0,94%, le S&P-500 0,86%, le Nasdaq 0,79%
    * Matériaux et énergie tirent les indices à la baisse
    * Pas d'accord sur la dette grecque
    * Nervosité à la veille des chiffres de l'emploi

    NEW YORK, 4 juin (Reuters) - Wall Street a fini en baisse
jeudi, dans des échanges heurtés, réagissant à la fois à
l'incertitude persistante dans les négociations sur la dette
grecque et au recul des cours du pétrole et des matières
premières.
    L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé
170,69 points, soit 0,94%, à 17.905,58 et le Standard & Poor's
500, plus large, a abandonné 18,23 points ou 0,86% à
2.095,84, clôturant sous sa moyenne mobile de 50 jours.
    Le Nasdaq Composite, à forte pondération
technologique, a reculé de son côté de 40,11 points (0,79%) à
5.059,13. 
    La Grèce a différé le remboursement d'un prêt du Fonds
monétaire international (FMI), demandant à regrouper ses
différentes échéances du mois de juin, et la chancelière
allemande Angela Merkel a reconnu qu'un accord semblait encore
loin entre Athènes et ses créanciers internationaux. Peu avant
la clôture, on apprenait l'annulation d'une réunion qui était
envisagée vendredi à Bruxelles en présence du Premier ministre
grec Alexis Tsipras. 
    "Il y a beaucoup de volatilité liée aux événements en
Europe, les investisseurs sont suspendus au moindre mot sur la
Grèce", commente Bruce Zaro, analyste technique chez Bolton
Global Asset Management à Boston.
    Le marché a aussi réagi à la statistique de la productivité
au premier trimestre, nettement révisée pour faire ressortir une
baisse de 3,1% en variation annuelle au lieu du recul de 1,9%
initialement annoncé. Cela a entraîné un bond de 6,7% du coût
unitaire du travail, sa plus forte hausse depuis un an, qui,
avec l'annonce d'une baisse plus forte que prévu des
inscriptions au chômage la semaine dernière, relance les
spéculations sur une hausse des taux de la Réserve fédérale
avant la fin de l'année. .
    Les investisseurs s'en feront une idée plus précise vendredi
avec la statistique des créations d'emplois de mai, attendues au
nombre de 225.000 après les 223.000 annoncées pour avril.
    "Toute l'attention se focalise sur le rapport sur l'emploi,
avec la crainte que ce soit un bon chiffre", note Tim Ghriskey,
chez Solaris Group à Bedford Hills (New York). "Un chiffre pas
forcément énorme mais juste meilleur qu'attendu risquerait de
relancer les tensions sur les taux longs".
    Le FMI a conseillé jeudi à la Fed de patienter jusqu'au
premier semestre 2016 avant de commencer à relever ses taux, en
l'absence de signes tangibles de reprise de l'inflation
 
        
    DISH ET T-MOBILE EN VUE
    Les dix grands indices sectoriels du S&P-500 ont fini en
baisse, avec en tête les matériaux qui ont lâché
1,29%et l'énergie en baisse de 1,24%, dans le sillage
des cours du brut qui ont reculé de plus de 2%. 
    Au sein du Dow Jones, seule la banque Goldman Sachs a
fini en hausse avec un gain modeste de 0,28%.
    En vedette, T-Mobile, le quatrième opérateur de
téléphonie mobile aux Etats-Unis, et le groupe de télévision par
satellite Dish Networks ont pris 2,64% et 4,86% en
réaction à des informations de presse faisant état de
négociations de fusion entre les deux sociétés. 
    A la baisse, Verizon Communications, le numéro un
américain de la téléphonie mobile, a cédé 2% après un
déclassement de JP Morgan, passé de "surpondérer" à "neutre" sur
la valeur.
    Le loueur d'avions AerCap Holdings a rétrogradé de
3,66% à 48,50 dollars, après un placement de 71,2 millions
d'actions, au prix de 49 dollars l'unité, par l'assureur AIG
 qui a ainsi récupéré 3,5 milliards de dollars.
    Delta Air Lines a cédé 0,74% à 42,92 dollars après
avoir légèrement réduit ses prévisions de marge pour le
trimestre en cours. Les compagnies aériennes en général ont pâti
d'un fléchissement de la demande aux Etats-Unis, à l'image
d'American Airlines qui a perdu 2,23% à 42,17 dollars.
    Dans le secteur de la santé, Opko Health a chuté de
15% à 16,25 dollars, les investisseurs ayant massivement vendu à
l'annonce de son projet d'acquisition, par échange d'actions, du
groupe de diagnostics Bio-Reference Laboratories pour
1,47 milliard de dollars. Bio-Reference a bondi de 20% à 39,60
dollars après un record à 46,74 dollars..
    Quelque 6,2 milliards de titres ont changé de mains selon
BATS Global Markets, un chiffre conforme à la moyenne des cinq
dernières séances.
    Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de
référence à 10 ans est revenu à 2,31% en fin de
journée après avoir atteint le matin un pic de huit mois à
2,43%, dans le sillage du Bund allemand.
    Le dollar, de son côté, s'est modestement apprécié face à
l'euro et au yen, s'échangeant vers 20h30 GMT à 1,1242 pour un
euro et à 124,34 yens, en hausse de respectivement 0,28% et 0,8%
sur la journée.

 (Caroline Valetkevitch et Tanya Agrawal, Véronique Tison pour
le service français)