Paris (awp/afp) - La plupart des Bourses européennes avançaient prudemment jeudi en dépit d'un fléchissement des marchés asiatiques, la tendance restant, de l'avis des investisseurs, positive sur les marchés actions.

A 10h15 (9H15 GMT), Paris prenait 0,35%, Francfort 0,51%, et Londres 0,60%. Après une hausse de plus de 2% la veille saluant le choix de l'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, pour tenter de constituer un nouveau gouvernement, la Bourse de Milan se stabilisait (+0,08%).

En revanche, des prises de bénéfices sur les titres technologiques ont entraîné à la baisse la Bourse de Tokyo, où l'indice vedette Nikkei a perdu 1,06%.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a fini sans réelle tendance (-0,4%). L'indice composite de Shanghai a cédé 0,44% et la place de Shenzhen a perdu 1,16%.

"Les marchés asiatiques ont reculé en raison de conditions de liquidités plus strictes en Chine", où "le coût des emprunts à court terme a augmenté" explique David Madden, analyste pour CMC Markets.

Mais "il n'y a pas de dynamique baissière à ce stade", assurent les experts d'Aurel BGC.

"Les bonnes statistiques américaines, les progrès en vue de l'adoption du plan d'aide américain, les bonnes nouvelles sur le front des vaccins ou encore la baisse de la frénésie spéculative alimentée par les petits porteurs américains sont des facteurs de résistance des marchés à court terme", notent-ils.

Les démocrates américains ne veulent pas faire de compromis sur le montant du plan de relance présenté par Joe Biden et fixé à 1.900 milliards de dollars.

Les investisseurs attendent l'arrivée rapide de cette bouffée d'air après que le Sénat a procédé à un vote technique ouvrant la voie à une adoption du texte à une majorité simple.

"L'espoir d'une reprise fulgurante en 2021 aux États-Unis puis en Europe est toujours d'actualité mais celle-ci interviendrait à partir du mois d'avril alors que cette année les USA pourraient avoir une croissance supérieure à la Chine", s'enthousiame aussi Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Le marché a déjà anticipé beaucoup de bonnes nouvelles, ce qui le rend fragile devant des surprises non anticipées", prévient toutefois Sebastian Paris Horvitz, chez LBPAM.

Et "la lenteur du programme de vaccination (en Europe) pourrait particulièrement ralentir les marchés boursiers" sur le continent, estime Milan Cutkovic, analyste chez Axi.

Les investisseurs analyseront la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE) tout comme les ventes au détail en zone euro de décembre.

AUTO1 sur les chapeaux de roue

Le titre (+15% à 55 euros) de la plateforme en ligne allemande de voitures d'occasion, présente dans 30 pays, connaît un départ tonitruant après son introduction en Bourse jeudi.

Les banques en berne

Deutsche Bank (-1,88% à 8,57 euros) est victime de prises de bénéfices après l'annonce de résultats en 2020 meilleurs que prévu. Sa dauphine Commerzbank (-3,72% à 5,44 euros sur le MDax) est aussi délaissée après avoir dit mercredi soir s'attendre à une perte de près de 2,9 milliards d'euros en 2020.

Dassault Systèmes résilient

Le titre progressait de 4,59% à 177,80 euros. Le groupe français de logiciels a résisté à la crise du coronavirus, avec un chiffre d'affaires 2020 en hausse de 11% à 4,45 milliards d'euros, et il vise une nouvelle hausse en 2021.

Unilever à la diète

Le titre reculait de 3,41% à 4.188,00 pence. Le géant de l'hygiène et de l'agroalimentaire ressort pourtant indemne de la pandémie avec un bénéfice quasi stable de 5,6 milliards d'euros, même si ses ventes ont reculé légèrement.

Du côté des devises et du pétrole

Vers 10H00 (09H00 GMT) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 0,63% à 58,84 dollars. Le baril américain de WTI pour livraison en mars 0,75% à 56,10 dollars.

L'euro cédait 0,39% face au billet vert, à 1,219 pour un dollar.

afp/lk