LONDRES (Reuters) - Le Royaume-Uni va durcir son dispositif commercial afin d'éviter l'importation de produits issus du Xinjiang, a annoncé mardi le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, une mesure de rétorsion face aux accusations portant sur le recours au travail forcé dont serait victime la minorité musulmane ouïghoure de cette région chinoise.

Au cours d'une allocution au Parlement, le chef de la diplomatie britannique a dit qu'il existait des preuves de grande portée et "déchirantes" du recours au travail forcé visant la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang, après que les Nations unies ont estimé qu'au moins un million d'entre eux, ainsi que des membres d'autres minorités, étaient détenus dans des camp d'internements.

Dominic Raab a cité à l'appui de cette décision des rapports faisant état de l'existence de camps d'internement abritant plus d'un million de Ouïgours, ainsi que de pratiques de travail forcé et de stérilisation des femmes ouïgoures.

"Nous devons faire plus et nous le ferons", a-t-il déclaré.

"La position du Xinjiang dans le réseau international de la chaîne d'approvisionnement signifie qu'il existe un risque réel que les entreprises et les organismes publics du monde entier, par inadvertance ou non, s'approvisionnent auprès de fournisseurs complices du recours au travail forcé".

"Cet ensemble de mesures permettra de s'assurer qu'aucune organisation britannique, qu'elle soit publique ou privée, ne profite ou ne contribue, délibérément ou par inadvertance, à des violations des droits de l'homme visant les Ouïgours ou d'autres minorités du Xinjiang", a-t-il déclaré.

(Sarah Young et Paul Sandle, version française Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sarah Young et Elizabeth Piper