Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques ont nettement reculé vendredi, avec une lourde chute à Hong Kong, face à une proposition de loi sécuritaire de Pékin risquant de raviver la crise politique dans le territoire autonome, marqué par des émeutes monstres l'an dernier.

L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a plongé de 5,56% à 22.930,14 points à la clôture.

En Chine continentale, l'indice composite de Shanghai a perdu 1,89% à 2.813,77 points, et celui de Shenzhen a lâché 2,02% à 1.752,42 points, alors que le marché du pétrole rechutait aussi lourdement.

A la Bourse de Tokyo l'indice vedette Nikkei a lui aussi fini dans le rouge, mais plus légèrement (-0,8% à 20.338,16 points).

Le Parlement chinois prévoit d'imposer une "loi de sécurité nationale" à Hong Kong, sans passer par le Conseil législatif local.

L'opposition démocratique hongkongaise, qui avait mené un immense mouvement de protestation l'an dernier contre le gouvernement local pro-chinois, s'est insurgée contre cette proposition de loi, taxée aussi de "très déstabilisatrice" par Washington, dont les relations avec Pékin se sont déjà considérablement détériorées sur fond de crise sanitaire.

"Les risques géopolitiques sont sérieux" et "c'est une source potentielle de faiblesse et de correction" pour les marchés financiers, a commenté David Riley, stratégiste en chef de BlueBay Asset Management sur Bloomberg TV.

L'adoption d'une telle loi sécuritaire pour Hong Kong ne risque pas seulement de redéclencher des troubles locaux, mais aussi "de remettre en question le statut de place financière mondiale" du territoire autonome, a averti de son côté Stephen Innes d'AxiCorp.

Les inquiétudes sur l'économie chinoise ont achevé de saper le moral des investisseurs en Asie.

A l'occasion du grand rendez-vous annuel de la session plénière de l'Assemblée nationale populaire (ANP) à Pékin, les dirigeants chinois ont clamé vendredi la victoire de la Chine sur la pandémie mais ont convenu que relancer l'économie était une "tâche immense".

Le Premier ministre chinois Li Keqiang s'est abstenu de fixer un objectif de croissance pour 2020, une première dans l'histoire récente de la Chine, qui a connu un repli inédit de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre.

Du côté des valeurs

SOFTBANK GROUP: le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies a gagné 2,83% à 4.607 yens à Tokyo, après avoir annoncé la vente de 5% de ses parts dans sa filiale japonaise de téléphonie mobile SoftBank Corp (-4,07% à 1.319 yens), pour 310,2 milliards de yens (2,6 milliards d'euros).

Sous pression en raison de pertes record en 2019/20, SoftBank Group a annoncé en mars un énorme programme de cessions d'actifs sur 12 mois pour 4.500 milliards de yens (38 milliards d'euros), afin de réduire son endettement, financer d'importants rachats de ses propres actions et renforcer sa trésorerie.

Du côté des devises et du pétrole

Signe du regain d'inquiétudes, le yen remontait face au dollar. Après 8H30 GMT, un dollar s'échangeait pour 117,50 yens, contre 107,61 yens jeudi à 21H00 GMT.

La monnaie japonaise s'appréciait aussi face à l'euro, qui valait 117,28 yens contre 117,84 yens la veille.

La monnaie européenne baissait sensiblement face au dollar, un euro s'échangeant pour 1,0907 dollar, contre 1,0950 dollar jeudi à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole replongeait: vers 08H30 GMT le prix du baril de brut américain WTI chutait de 7,1% à 31,51 dollars et celui du baril de Brent londonien de 6,05% à 33,88 dollars.

afp/al