Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes respiraient lundi après l'accord budgétaire conclu in extremis ce week-end aux Etats-Unis pour éviter une paralysie de l'administration fédérale ("shutdown").

Les principaux indices européens étaient bien orientés vers 09h50: Paris prenait 0,53%, Francfort 0,37%, Londres 0,25% et Milan 0,09%. En revanche, la Bourse suisse ne parvenait pas à suivre le rythme, son indice phare SMI cédant vers 10h25 0,22%.

A Tokyo, le Nikkei a fini en légère baisse de 0,31%, après avoir gagné jusqu'à 1,7% en début de séance, tiré par l'indice de confiance des entreprises japonaises (Tankan), meilleur qu'attendu, et l'accord budgétaire à Washington DC.

Elus républicains et démocrates aux Etats-Unis ont adopté en dernière minute une mesure d'urgence permettant de continuer d'assurer le financement de l'administration fédérale. Mais cette mesure ne vaut que pour 45 jours et elle exclut notablement l'aide à l'Ukraine en guerre demandée par la Maison Blanche. Si l'échéance n'est pour l'instant que repoussée et que "nous allons probablement devoir à nouveau vivre ce cirque politique", l'accord "est un soulagement pour les marchés", note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

"Cela veut aussi dire que les marchés peuvent à nouveau se concentrer sur les données économiques", comme l'inflation américaine de vendredi passé, ajoute-t-il. L'inflation dite sous-jacente, hors prix de l'énergie et de l'alimentation, y a ralenti à 3,9% sur un an (contre 4,3% en juillet), selon l'indice PCE privilégié par la Réserve fédérale (Fed).

En Europe, l'inflation en zone euro a nettement ralenti, à 4,3% en septembre sur un an. Mais cela reste toujours très au-dessus de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE). Le vice-président de l'institution, Luis de Guindos, a par ailleurs qualifié, dans une interview au Financial Times publiée lundi, de "prématurées" les discussions sur une baisse des taux, avertissant que les obstacles rencontrés "dans le dernier kilomètre" du retour de l'inflation à l'objectif de 2% seront difficiles à surmonter.

Cette semaine, les investisseurs scruteront notamment mercredi aux Etats-Unis le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour septembre, puis du taux de chômage vendredi. Dès lundi, les opérateurs prendront également connaissance de l'indice américain d'activité manufacturière ISM pour septembre, avant celui des services mercredi.

Et ils seront attentifs aux déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, à une table ronde lundi.

La Bourse de Hong Kong est quant à elle fermée lundi, comme les places de Chine continentale, en raison des congés donnés pour la fête nationale chinoise.

Fresenius sans dividendes

Fresenius perdait 2,21%, en queue du Dax. Le groupe de soins de santé enquête pour savoir s'il sera en mesure de verser des dividendes ou des primes pour l'année en cours en raison des aides d'Etat qu'il a reçues. La loi en question est "complexe et en partie floue", a déclaré Michael Sen, le patron de Fresenius, dans une interview au au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung samedi.

XP Power n'a plus de jus

Le spécialiste de l'alimentation électrique XP Power, basé à Singapour mais coté à Londres, dévissait de près de 40% lundi matin sur la place britannique après avoir dit subir une baisse de la demande et l'incertitude économique en Chine, des facteurs qui pèseront sur son résultat annuel.

Du côté des devises

Le dollar était en faible baisse par rapport aux principales devises: il valait vers 7H40 GMT 0,95 euros (-0,09%) et 0,82 livres (-0,07%). Mais le billet vert s'appréciait face au yen et valait 149,68 yens lundi contre 149,37 vendredi à 21H00 GMT.

Le pétrole progressait. Le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,28% à 92,46 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,37% à 91,13 dollars.

Pour l'or, le cours "semble être attaché à une pierre et jeté à la mer", résume Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. L'once valait lundi matin 1843 dollars, concurrencé par le dollar fort et les obligations aux rendements attractifs, contre 1861 dollars vendredi et plus de 1.900 dollars il y a deux semaines.

Le bitcoin montait de 4%, à 28'265 dollars.

afp/vj