(Actualisé avec déclarations des services du premier vice-premier ministre)

par Ludmila Danilova et Vladimir Soldatkin

MOSCOU, 9 juin (Reuters) - La Russie a démenti lundi une modification de ses projets en matière de privatisations, évoquée auparavant dans la presse, mais un porte-parole des services du premier vice-Premier ministre, Igor Chouvalov, a reconnu que le contexte de marché restait peu propice à ce genre d'opérations.

Ce porte-parole réagissait à une dépêche de l'agence de presse RIA citant des propos de la vice-ministre des Finances selon lesquels Moscou allait reporter trois privatisations initialement prévues cette année, celles de l'opérateur de télécommunications Rostelecom, du groupe de transport maritime Sovkomflot et de l'exploitant portuaire Novorossiisk .

"Rien n'a changé dans les projets et les principes des privatisations", a déclaré le porte-parole. "Nous ne privatiserons ces entreprises et d'autres que lorsque l'environnement économique sera propice, ce qui n'est pas le cas."

"Quand un bon acheteur à un bon prix apparaîtra, nous vendrons ces sociétés, cette année ou la prochaine", a-t-il ajouté.

Alors que le gouvernement avait annoncé tabler sur 200 milliards de roubles (4,3 milliards d'euros) de recettes de privatisations cette année, la vice-ministre des Finances, Tatiana Nesterenko, a déclaré à RIA que ce montant pourrait être moins élevé que prévu.

"Nous prévoyons une baisse importante des recettes tirées de privatisations, à 170,8 milliards de roubles (3,66 milliards d'euros)", a-t-elle dit.

L'indice RTS, libellé en dollars, de la Bourse de Moscou accuse une baisse d'environ 5% depuis le début de l'année et la rouble a perdu 4,3%, affaibli par les sanctions occidentales adoptées après l'annexion en mars de la Crimée par la Russie.

"Nous avons vérifié l'estimation de la vente prévue de nos participations dans Rostelecom, Sovcomflot et le port maritime de Novorossisk. En raison de leur valeur fluctuante, le gouvernement a décidé de ne pas vendre ces participations cette année", a expliqué Tatiana Nesterenko selon RIA.

Le programme de privatisations lancé en 2010 pour réduire le rôle direct de l'Etat dans l'économie et améliorer le climat des affaires a été contrarié par plusieurs reports.

Certains actifs ont été retirés de la liste des privatisations prévues, sur laquelle figurent également la compagnie aérienne Aeroflot et le géant pétrolier Rosneft. (Ludmila Danilova, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Marc Angrand)