New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en nette baisse, mercredi, sous le choc après une accélération de l'inflation aux Etats-Unis qui met en doute l'idée même d'une baisse de taux cette année par la banque centrale américaine (Fed).

Vers 14H00 GMT, le Dow Jones abandonnait 1,13%, l'indice Nasdaq cédait 0,89% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,94%.

"La tonalité du marché actions a brutalement changé après la publication de l'indice de prix CPI pour mars", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Les prix à la consommation ont progressé de 3,5% sur un an en mars, soit plus que les 3,4% projetés par les économistes. Plus préoccupant encore, l'indice de base, c'est-à-dire hors alimentation et énergie, est ressorti à 3,8% sur un an, au-dessus des 3,7% attendus.

"Comment la Fed peut-elle baisser ses taux si l'inflation remonte?", a interrogé Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "L'idée même d'une baisse en 2024 est remise en cause, et maintenant, le marché s'adapte à cette nouvelle réalité."

Après cette publication, les taux obligataires ont été catapultés vers le haut.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, représentatif des attentes des opérateurs en matière de politique monétaire, a frôlé 5%, seuil qu'il n'a plus connu depuis près de cinq mois.

Le taux à 10 ans s'affichait lui à 4,48%, et à même franchi brièvement le seuil symbolique de 4,50%.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 40% au scénario incluant une seule baisse de taux de la Fed cette année, alors qu'ils pariaient sur six, voire sept coups de rabot début 2024.

Malgré cette mauvaise surprise, "le marché peut s'accommoder d'une année 2024 sans aucune baisse de taux", a estimé Adam Sarhan, "parce que l'économie est vigoureuse et que les résultats de sociétés sont attendus en hausse. Mais à court terme, il va devoir se repositionner un peu."

La promesse de taux élevés pour longtemps plombait la plupart des valeurs majeures de la place new-yorkaise, en particulier Goldman Sachs (-2,51%), la chaîne de magasins de bricolage Home Depot (-2,51%).

Mais passé le premier hoquet, les indices commençaient à réduire leurs pertes.

Delta Air Lines prenait de l'altitude (+2,38%) après la publication de résultats supérieurs aux attentes, doublés de prévisions supérieures aux chiffres des analystes pour le trimestre en cours. Selon le directeur général Ed Bastian, les réservations sont soutenues à l'approche de l'été.

Cette communication profitait également aux concurrents de Delta, notamment American Airlines (+0,93%) et United Airlines (+1,90%).

L'éditeur de jeux vidéos Roblox se distinguait (+3,04%) après que la plateforme aux 71 millions d'utilisateurs quotidiens a passé un accord avec le spécialiste de la publicité en ligne PubMatic en vue du lancement de vidéos publicitaires sur son site cette année.

Macy's se repliait (-1,12%), après avoir annoncé la nomination de deux nouveaux administrateurs dans le cadre de son accord avec la société d'investissement Arkhouse Management, dont les offres de rachat de la chaîne de magasins ont été rejetées.

Boeing restait orienté à la baisse (-1,22%), au lendemain de la publication d'accusations d'un ingénieur du groupe, qui affirme que le constructeur a pris des libertés avec les impératifs de sûreté lors de l'assemblage de 787 Dreamliner et 777.

Alibaba était recherché (+1,26%) après que le co-fondateur Jack Ma a adressé un satisfecit aux dirigeants actuels du groupe chinois de commerce électronique, séduit par leur approche dynamique à une période charnière pour le groupe dont il contrôle encore près de 4% du capital.

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