New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, incommodée par le manque d'avancée claire dans le dossier du plafond de la dette américaine, et peinant à dépasser à la hausse des seuils techniques importants.

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones s'effritait de 0,18%, l'indice Nasdaq cédait 0,16% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,22%.

"Malgré les commentaires, hier soir, du président (Joe) Biden et du président de la Chambre des représentants (Kevin) McCarthy, qui ont qualifié leurs discussions de +productives+, le marché reste préoccupé par les positions extrêmes de chaque camp", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.

Si Kevin McCarthy a estimé, au terme de son entrevue avec le chef de l'Etat, que les échanges avaient été les "meilleurs depuis que nous discutons", aucune avancée significative ne semble être intervenue, à moins de dix jours de la date limite pour éviter un défaut des Etats-Unis.

"Les opérateurs semblent fatigués par toutes ces discussions et l'absence d'action pour relever le plafond de la dette", a renchéri, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Même si Wall Street ne montre pas de crispation excessive pour l'instant, quelques indicateurs ont déjà viré à l'orange.

L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, remontait ainsi de 3,8% mardi.

La nervosité se lit aussi sur le marché obligataire, où le rendement des emprunts d'Etat américains à 3 mois est monté à son plus haut niveau depuis 22 ans, à 5,29%.

Les taux se tendaient aussi sur les échéances à long terme. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 3,73%, contre 3,71% la veille en clôture.

"Le psychodrame du plafond de la dette a été une perturbation récurrente ces derniers temps, mais il faut y ajouter d'autres éléments, comme le spectre de nouveaux relèvements de taux" par la banque centrale américaine (Fed), a expliqué Patrick O'Hare.

A cela s'ajoute l'incapacité de Wall Street à franchir à la hausse certains seuils techniques importants, après que le S&P 500 et le Nasdaq ont récemment enregistré des sommets de plusieurs mois en clôture.

"Le seuil des 4.200 points est difficile pour le S&P 500, mais on voit un influx (sur le marché actions), en particulier venant des fonds alternatifs (hedge funds)", souligne Quincy Krosby, pour qui un accord sur la dette pourrait permettre à la place new-yorkaise d'enfoncer ces résistances.

A la cote, la chaîne de bricolage Lowe's (+1,77%) profitait de résultats meilleurs que prévu, même si le groupe a abaissé ses prévisions annuelles, ceci afin de prendre acte "d'une demande moindre qu'attendu pour les dépenses non essentielles", a expliqué le PDG, Marvin Ellison.

Les grandes enseignes de distribution sont considérées comme un baromètre de la consommation aux Etats-Unis, poumon de l'économie américaine.

Ailleurs à la cote, le fabricant de semi-conducteurs Broadcom (+0,98%) était soutenu par l'annonce d'un contrat de plusieurs milliards de dollars avec Apple, auquel il va fournir des éléments pour la connectivité au réseau 5G.

La plateforme de référencement et d'évaluation de commerces et restaurants Yelp grimpait (+9,55%). Le Wall Street Journal rapporte que le fonds d'investissement activiste TCS Capital Management, qui contrôle 4% du capital, va demander à la direction du réseau social d'étudier une possible vente à un groupe technologique.

Déjà bien orientée lundi, la banque régionale PacWest était de nouveau recherchée (+19,55%). Le cours de l'établissement californien a plus que triplé (+230%) depuis son plus bas de début mai, lorsqu'elle apparaissait comme une possible victime de la crise bancaire.

D'autres enseignes régionales prises pour cible récemment par les investisseurs relevaient la tête, à l'instar de Bank of Hawaii (+3,28%) ou Zions (+4,56%).

tu/pta