Zurich (awp) - La Bourse suisse a frôlé les 11'780 points juste après la décision de la Banque nationale suisse qui a déjoué presque tous les pronostics en abaissant son taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 1,50%. Le SMI a ensuite ralenti tout en se calant confortablement en zone positive à l'approche de la mi-journée.

"La BNS a décidé d'agir avant ses homologues mondiaux notamment la Réserve fédérale et la BCE qui devraient commencer à réduire leurs taux directeurs à partir du 2ème trimestre", a résumé Julien Stähli, CIO de la Banque Bonhôte. "Si la BNS a probablement gagné la guerre contre l'inflation ce n'est que pour retomber dans son combat de toujours: sa lutte contre le franc fort".

Pour David Kohl, chef économiste de Julius Bär, "la BNS profite de la situation conjoncturelle actuelle en Suisse." Il ajoute que la forte dépréciation du franc est quelque peu surprenante et s'explique sans doute par le fait que de nombreux acteurs du marché n'ont pas cru la BNS capable de prendre cette décision de manière précoce, a-t-il ajouté. En même temps, la BNS avait sans doute cette intention en choisissant d'ouvrir le bal des banques centrales.

La Banque de Norvège a, elle, laissé son taux directeur inchangé et laissé entrevoir une première réduction au cours de l'automne.

Plusieurs données macroéconomiques ont été publiées dans la matinée, comme l'activité du secteur privé dans la zone euro qui s'est stabilisée en mars après neuf mois consécutifs de contraction.

A 11h03, le SMI avançait de 0,76% à 11'708,10 points, le SLI de 1,07% à 1925,18 points et le SPI de 0,82% à 15'374,31 points. Parmi les trente valeurs vedettes, 26 s'affichaient en vert et seulement quatre en rouge.

VAT Group (+4,7%), SIG Group (+3,8%) et Partners Group (+3,6%) composaient le podium. Le fabricant schaffhousois d'emballages propose Thomas Dittrich, directeur financier de Galderma qui entre à la Bourse de Zurich vendredi au prix de 53 francs suisses par action, au sein de son conseil d'administration.

Swatch Group, qui organise sa conférence de presse annuelle ce jeudi, bondissait de 2,6%. Le groupe biennois veut non seulement augmenter son chiffre d'affaires et le bénéfice, mais entend créer des emplois dans les régions où elle est active. Son concurrent genevois Richemont progressait de 0,9%.

Les poids lourd Novartis et Nestlé prenaient respectivement 1,1% et 0,6%.

A l'autre bout, le bon Roche (-1,5%) était bon dernier, juste derrière la nominative (-1,4%). Chugai, filiale japonaise du géant pharmaceutique, a annoncé un échec partiel d'une étude clinique avec son médicament Enspryng (satralizumab) contre la myasthénie grave généralisée (MGG).

Le bon Schindler, traité hors dividende de 5,00 francs suisses, chutait de 0,9%.

Sur le marché élargi, La société immobilière Peach Property gagnait 4,2%. Elle s'attend à améliorer ses revenus locatifs cette année.

Hochdorf prenait presque 1%. Le transformateur de produits laitiers en difficulté est parvenu à réduire sa perte nette l'an dernier et poursuit sa quête d'investisseurs.

Flughafen Zürich grappillait 0,6%, malgré l'abaissement de la recommandation de Research Partners à "conserver", contre "acheter", craignant une baisse des redevances à long terme.

A l'inverse, Docmorris fondait de 8%. La pharmacie en ligne a réduit sa perte opérationnelle et nette l'an passé, mais cette dernière est supérieure aux prévisions du consensus AWP.

Aevis Victoria (-1,5%) anticipe une perte nette de 35 à 45 millions de francs suisses en 2023, invoquant l'absence d'opérations d'acquisitions.

Warteck perdait 0,3%, après une rentabilité pénalisée par les revalorisations en 2023.

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