Zurich (awp) - La Bourse suisse a poursuivi sur la lancée positive de la veille et a encore gagné un peu de terrain vendredi. Le SMI, qui avait inscrit son plus haut du jour en début de journée, a cependant vu ses gains fléchir en cours de route. Il a terminé un peu en dessous de la barre des 10'800 points.

A New York, Wall Street évoluait prudemment en matinée après les chiffres de l'emploi américain. L'économie aux Etats-Unis a perdu des emplois en décembre, pour la première fois depuis le mois d'avril, touchée de plein fouet par la recrudescence des cas de Covid-19 et les mesures de restriction de l'activité. Au total, 140'000 emplois ont été perdus. C'est bien pire que ce à quoi s'attendaient les analystes qui tablaient sur 112'000 emplois créés.

Pour les analystes de Schwab, ces mauvais chiffres pourraient "renforcer les attentes d'une relance budgétaire de la part de la nouvelle administration".

Chez Briefing.com, Patrick O'Hare a estimé que "le marché n'est pas perturbé par les données décevantes de l'emploi car on pense que les vaccins vont permettre de rouvrir l'économie et que davantage de mesures de relance budgétaire sont en préparation par le gouvernement Biden".

En Suisse, la crise sanitaire a fortement affecté le marché du travail en 2020. Le nombre moyen de chômeurs sur l'ensemble de l'année sous revue s'est inscrit à 145'720, ce qui correspond à un taux de chômage annuel moyen de 3,1%, en hausse de près d'un tiers sur un an.

Le SMI a terminé sur un gain de 0,18% à 10'797,99 points, avec un plus haut à 10'838,86 points et un plus bas à 10'777,41 points. L'indice vedette de SIX a pris 0,88% pour la première semaine de l'année. Vendredi, le SLI a pris 0,17% à 1720,80 points et le SPI 0,26% à 13'426,94 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont progressé et 11 reculé.

Les plus gros perdants du jour sont Credit Suisse (-3,6%), Swisscom (-1,3%) et UBS (-1,2%).

Credit Suisse va voir son quatrième trimestre plombé par des nouvelles provisions constituées dans l'optique du règlement du litige sur les titres adossés à des hypothèques résidentielles (RMBS) américaines. L'établissement anticipe une perte nette au dernier partiel 2020, en raison de ces nouvelles réserves de 850 millions de dollars.

La troisième bancaire Julius Bär (+0,7%) en revanche a gagné du terrain.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,7%) a pesé sur l'indice. Roche (+1,4%) et Novartis (+0,9%) l'ont par contre bien soutenu.

Morgan Stanley rétrogradé Roche à "equal weight" de "overweight" et confirmé l'objectif de cours. En plus de l'érosion de recettes de ses moteurs de ventes vieillissants par des versions biosimilaires, la pandémie a un impact sur le comportement des patients et sur le rythme de prescription des médecins, selon l'analyste.

Berenberg a de son côté réduit l'objectif de cours du bon de jouissance et confirmé "hold", pour tenir compte des récentes fluctuations monétaires notamment.

Morgan Stanley a relevé l'objectif de cours de Novartis et confirmé "overweight". Le géant bâlois semble bien positionné pour 2021 avec un meilleur portefeuille de produits, une meilleure compréhension de la division générique Sandoz et des marges plus élevées.

Pas moins de six analystes ont revu leur copie pour Lafargeholcim (-0,4%) après l'annonce par ce dernier de l'acquisition du spécialiste américain des toitures plates Firestone Building Products. L'opération améliore clairement la position du cimentier sur le lucratif marché américain, a souligné un de ces experts.

Goldman Sachs et Royal Bank of Canada ont relevé l'objectif de cours d'Adecco (-0,3%) confirmant respectivement "neutral" et "outperform". L'analyste canadien a adapté ses estimations après les récentes informations faisant état d'une amélioration pour la branche publiées par Randstad.

Le podium du jour se compose de Logitech (+2,4%), Alcon (+2,0%) et Temenos (+1,9%).

Lonza (+1,0%) a aussi eu le vent en poupe. De plus en plus de pays homologuent le vaccin anti-Covid de Moderna, dont le groupe bâlois assure la production.

Sur le marché élargi, la BNS (+1,9%) a dégagé l'an dernier un bénéfice d'environ 21 milliards de francs suisses, selon des chiffres encore provisoires. L'institut d'émission prévoit de redistribuer quatre milliards à la Confédération et aux cantons, ainsi qu'un dividende de 15 francs suisses par action représentant le maximum prévu par la loi.

Bergbahnen Engelberg-Trübsee-Titlis (+0,2%) a bouclé l'exercice 2019/2020 sur une note particulièrement difficile, avec une perte majeure, d'où la renonciation à verser un dividende. L'entreprise a été frappée de plein fouet par la crise du coronavirus et les restrictions qui plombent le secteur du tourisme depuis des mois.

Cembra Money Bank (-0,4%) a confirmé le départ de son patron emblématique Robert Oudmayer en mars. Sa succession sera assurée par Holger Laubenthal.

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