Zurich (awp) - Après un début de séance en progrès vendredi, la Bourse suisse parvenait à maintenir ses gains à l'approche de la mi-journée. Alors que les investisseurs semblaient faire fi d'indicateurs macroéconomiques moroses, la bonne tenue du poids lourd Nestlé, compensait en partie les replis du bon Roche et de la nominative Novartis.

Du côté des nouvelles macroéconomiques, le recul de l'activité du secteur privé s'est atténué en février dans la zone euro, en dépit du maintien des restrictions contre la pandémie, à la faveur d'une nette accélération de l'industrie manufacturière. Le Japon a enregistré en janvier une baisse de l'inflation pour un sixième mois consécutif imputable à un net repli des prix de l'énergie.

En France, le renchérissement a augmenté de 0,6% sur un an en janvier, tirés par les soldes d'hiver. Outre-Manche, les ventes au détail ont chuté de 8,2% en janvier sur un mois, en raison du nouveau confinement.

En Suisse, la production dans l'industrie et la construction a enregistré au dernier trimestre 2020 son pire recul depuis l'année 2009, marquée par la crise financière. L'an dernier les nuitées hôtelières ont chuté de 40% en un an à 23,7 millions, le plongeon ayant atteint 50,4% pour le seul mois de décembre.

Vers 10h40, l'indice Swiss Market Index (SMI) ne progressait plus que de 0,23% à 10'742,76 points, après avoir atteint un plus haut de la matinée à 10'761,41 points quelques minutes après l'ouverture. Le Swiss Leader Index (SLI) avançait lui plus franchement de 0,61% à 1731,54 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,34% à 13'440,47 points.

Sur les 30 "blue chips" du SLI, 24 progressaient, les six autres, dont les deux poids lourds Roche (-0,6%) et Novartis (-0,9%) perdaient du terrain. En bas de tableau, les valeurs de la pharma-chimie faisaient pâle figure, Lonza (-1,2%) prenant la lanterne rouge, derrière les deux géants pharmaceutiques rhénans, accompagnés par le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (-0,2%).

Côté gagnants, Temenos poursuivait son cavalier seul, bondissant de 3,8%, après son envol de la veille. Le titre du développeur genevois de logiciels bancaires, pour lequel plusieurs instituts ont revu à la hausse leur objectif de cours, devançait Swatch Group (+2%) et Credit Suisse (+1,9%).

L'horloger biennois bénéficiait de la résistance affichée l'an dernier par Hermes, le groupe de luxe français ayant enregistré un fort rebond de ses ventes en Asie. Le numéro deux bancaire helvétique tirait pour sa part profit du relèvement de l'objectif de cours par Kepler Cheuvreux.

Sika (+0,8%) a une nouvelle fois étoffé sa rentabilité l'an dernier. L'excédent d'exploitation (Ebit) s'est enrobé de 7,1% à 1,13 milliard de francs suisses et son bénéfice net de 8,8% à 825,1 millions.

Après une entame de séance dans le rouge, Swiss Re (+0,6%) se reprenait nettement. Le réassureur zurichois. qui a bouclé l'exercice 2020 sur une perte nette de 878 millions de dollars, contre un bénéfice de 727 millions un an plus tôt, proposera un dividende stable de 5,90 francs suisses par action. Le numéro deux mondial de la branche prévoit cependant un retour aux profits dès cette année.

Le troisième des poids lourds de la cote, Nestlé (+0,55%) était aussi bien disposé, en dépit d'objectifs de cours revus à la baisse par Baader Helvea et Berenberg. SGS ne parvenait tout juste pas l'imiter subissant un infime repli (-0,02%), alors que JPMorgan a abaissé sa recommandation.

Sur le marché élargi, Cembra Money Bank plongeait de 3,2%. L'institut financier zurichois spécialisé dans les crédits à la consommation, le leasing et la monnaie plastique a vu sa rentabilité reculer l'année dernière, alors que les recettes ont été portées par l'acquisition du concurrent Cashgate. L'ex-GE Money Bank a confirmé ses objectifs à moyen terme.

Le sidérurgiste Swiss Steel (-2,7%) n'était pas non plus au mieux, après l'annonce du départ de son responsable risques Josef Schultheis fin février. En poste depuis août 2020, M. Schulteis a notamment mené les négociations autour du concept de refinancement de l'entreprise et joué un rôle prépondérant dans sa mise en oeuvre.

Tout en haut de tableau, Implenia décollait de 7,54%. Le premier groupe helvétique de construction a revu mercredi soir à environ 5 millions de francs suisses au lieu de 70 millions précédemment sa projection de perte opérationnelle en 2020.

La Banque cantonale de Thurgovie (+0,5%) est parvenue à signer de bons résultats au terme de l'exercice 2020 mais prévoit une année 2021 moins bonne.

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