Zurich (awp) - La Bourse suisse perdait encore plus de forces vendredi à l'approche de la mi-journée, sous le poids des inquiétudes pour l'économie mondiale, alors que les craintes d'une poursuite des resserrements monétaires se font vives.

"L'euphorie est retombée. Les investisseurs ont été ramenés à la réalité. Et la fin de l'incertitude n'est pas encore en vue", a résumé IG Markets dans un commentaire. Ces derniers digèrent toujours les Minutes de la Fed, faisant état de risques de persistance de l'inflation outre-Atlantique. La réunion des banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis, en fin de semaine prochaine, sera scrutée par les investisseurs.

De plus, les difficultés économiques chinoises, symbolisées par les turbulences du secteur immobilier, ne sont pas de bon augure.

En Suisse, les dépenses de consommation des ménages ont subi une nouvelle contraction entre avril et juin, atteignant 44,47% du revenu brut, leur plus bas niveau depuis trois ans, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Vers 11h05 à la Bourse suisse, le SMI perdait 0,88% à 10'794,68 points, le SLI 0,77% à 1699,89 points et le SPI 0,76% à 14'244,10 points. Parmi l'ensemble des valeurs vedettes, seules quatre surnageaient alors que 26 perdaient du terrain.

VAT (+0,7%), Swisscom (+0,5%) et Kühne+Nagel (+0,2%) composaient le podium.

Parmi les poids lourds, Nestlé égarait 0,2%. Novartis (-0,4%) entend autonomiser sa filiale de biosimiliaires Sandoz autour du 4 octobre, par le biais d'une distribution de son capital aux actuels actionnaires de la multinationale rhénane. Ces derniers se verront offrir un titre Sandoz pour chaque paquet de cinq actions Novartis détenues. Roche s'enfonçait de 1,6%.

Au lendemain d'une copie semestrielle en berne, Geberit reculait de 0,9%. CFRA recommande désormais de vendre le titre, après "hold". Morgan Stanley et Barclays ont revu à la baisse leur objectif de cours pour l'équipementier de salles de bains.

Les bancaires étaient à la peine, UBS et Julius Bär perdant 1,4% chacune. Le luxe allait encore plus mal. Richemont était lanterne rouge (2,5%) quand son homologue biennois Swatch Group se délestait de 1,6%.

Sur le marché élargi, le transformateur laitier Emmi buvait du petit-lait, progressant de 4,2%. Le lucernois a vu ses ventes semestrielles dépasser les 2,1 milliards de francs suisses et a amélioré sa rentabilité.

Compagnie Financière Tradition (+0,9%) lance son programme de rachat d'actions.

PSP (+0,9%) a dépassé les attentes de la communauté financière sur les six premiers mois de 2023 et a relevé dans sa foulée ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice, malgré un résultat net en fort recul, plombé par les revalorisations.

Sensirion (-0,4%) a obtenu gain de cause devant un tribunal allemand sur une question de propriété intellectuelle face à un concurrent chinois.

Au sujet de GAM (-1,6%), les actionnaires dissidents de Newgame, qui veulent lancer une contre-offre de rachat, ont proposé vendredi un financement relais au gestionnaire d'actifs en difficultés, qui viendrait remplacer les fonds proposés par le britannique Liontrust en cas d'échec de son OPA.

Mobilezone chutait de 5%, après une performance en repli sur six mois.

U-blox s'effondrait de 17,5% après avoir revu à la baisse ses prétentions pour l'ensemble de l'année, malgré des résultats meilleurs qu'escompté sur le premier semestre.

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