Zurich (awp) - Après une entame de séance laborieuse, la Bourse suisse se maintenait dans le vert jeudi à l'approche de la mi-journée. L'annonce mercredi du recul de l'inflation aux Etats-Unis est certes à même de rassurer les investisseurs, mais il n'est pas certain qu'il fasse changer d'avis les membres du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), alors que la saison des résultats du deuxième trimestre est désormais lancée.

Le taux d'inflation annuel aux Etats-Unis a ralenti pour atteindre 3% en juin 2023, soit le taux le plus bas depuis mars 2021, contre 4% en mai et des attentes de 3,1%. C'est le niveau le plus bas depuis 27 mois et la plus longue série de baisses depuis toujours (12 mois consécutifs), observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Pour la première fois depuis 27 mois, les "vrais" salaires (croissance des salaires soustraits de l'inflation) ont progressé en juin (+0,6%). Le ralentissement de l'inflation est en partie dû à l'effet de base élevé de l'année dernière, lorsque la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires a fait grimper le taux d'inflation global à 9,1%, son plus haut niveau depuis 1981.

Les attentes quant à une nouvelle hausse de 25 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed n'ont pas beaucoup changé, les chances étant désormais supérieures à 90%, mais les perspectives portant sur un nouveau resserrement en septembre ont diminué, observe pour sa part Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Sur le front des informations macroéconomiques du jour, les exportations de la Chine se sont contractées en juin pour un deuxième mois consécutif tandis que les importations restaient à la peine. Ce repli du commerce extérieur de l'Empire du Milieu représente un nouveau signe de l'essoufflement de la reprise dans le pays. Le ralentissement de la hausse des prix à la consommation en France, à 4,5% sur un an, a été confirmé par l'Insee, mais les prix alimentaires ont continué à flamber, avec 13,7% de hausse.

Le produit intérieur brut (PIB) britannique est reparti légèrement à la baisse en mai. La production a notamment été pénalisée par un jour férié supplémentaire accordé pour le couronnement du roi Charles III.

Après avoir démarré sur un infime repli de 0,02%, le SMI s'est rapidement repris dès les premiers échanges, pour ne plus quitter la zone des gains de la matinée. Peu avant 10h50, l'indice phare progressait de 0,3% à 11'051,85 points. Le SLI prenait lui 0,34% à 1744,21 points et l'indicateur élargi SPI 0,33% à 14'620,45 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles n'étaient plus que trois à perdre du terrain, alors que 25 en gagnaient, Lindt et Zurich Insurance faisant pour leur part du surplace.

En haut de tableau, Swatch Group (+6,9%) consolidait son avance, devant son compagnon d'échappée VAT Group (+5,6%), suivi plus loin de Lonza (+1,5%) et de la toujours volatile AMS-Osram (+1,0%). Le numéro un mondial de l'horlogerie Swatch Group a enregistré une nette avancée de ses résultats au premier semestre 2023, grâce notamment au redressement de la Chine après l'annulation des restrictions sanitaires liées au Covid-19, mais aussi au dynamisme de l'Europe et des Etats-Unis.

Le géant genevois du luxe Richemont (0,3%), concurrent du groupe biennois, ne parvenait pas à suivre le rythme. Quant à VAT Group, le fabricant saint-gallois d'équipements pour les pompes à vide a pâti au deuxième trimestre du coup de mou de l'industrie des semi-conducteurs, une faiblesse qui l'avait déjà pénalisé en début d'année. Entrées de commandes et recettes ont fortement baissé en rythme annuel.

Du côté des trois poids lourds de la cote, Roche (+0,7%), Nestlé (+0,5%) et Novartis (+0,3%) soutenaient les indices. Le géant pharmaceutique bâlois Roche a fait part de données positives concernant le produit Ocrevus dans le traitement contre la sclérose en plaques. L'étude clinique de phase III Ocarina II a satisfait aux critères d'évaluation primaires et secondaires.

Sur le marché élargi, Polypeptide dévissait de 7,6%. Souffrant d'une hausse de sa base des coûts et d'une série d'effets uniques, le fournisseur de peptides à l'industrie pharmaceutique a averti qu'il anticipe désormais une perte nette au premier semestre et pour l'exercice 2023 dans son ensemble.

Barry Callebaut (-0,5%) a vu ses volumes reculer après les neuf premiers mois de l'exercice décalé 2022/23, tandis que le chiffre d'affaires a poursuivi sa croissance. Les clients souffrent de l'inflation, ce qui pèse sur la demande. Le géant zurichois des produits à base de chocolat et de cacao annonce un nouveau plan stratégique pour novembre prochain.

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