Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement positive jeudi. Le SMI a fait un bond juste sous les 11'780 points après la décision de la Banque nationale suisse qui a déjoué presque tous les pronostics en abaissant son taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 1,50%. L'indice vedette de SIX a par la suite reperdu un peu d'altitude, tout en terminant largement au-dessus des 11'700 points.

A New York, Wall Street poursuivait sur sa lancée positive en matinée, après les records de la veille, toujours soutenue par l'intention confirmée de la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser plusieurs fois ses taux cette année.

En Suisse, la BNS a décidé d'agir avant ses homologues mondiaux notamment la Réserve fédérale et la BCE qui devraient commencer à réduire leurs taux directeurs à partir du 2ème trimestre", a résumé Julien Stähli, CIO de la Banque Bonhôte. "Si la BNS a probablement gagné la guerre contre l'inflation ce n'est que pour retomber dans son combat de toujours: sa lutte contre le franc fort".

"Cette décision conforte l'adage selon lequel la Fed fait ce qu'elle doit, la BCE fait ce qu'elle peut et la BNS fait ce qu'elle veut," a ironisé Sébastien Gyger, en charge des investissements pour la Banque cantonale vaudoise (BCV). L'expert rappelle que Thomas Jordan avait déjà pris les devants de la BCE en 2022 en amorçant un remontée des taux et anticipe d'ores et déjà une nouvelle baisse dès le mois de juin.

Pour David Kohl, chef économiste de Julius Bär, "la BNS profite de la situation conjoncturelle actuelle en Suisse." Il ajoute que la forte dépréciation du franc est quelque peu surprenante et s'explique sans doute par le fait que de nombreux acteurs du marché n'ont pas cru la BNS capable de prendre cette décision de manière précoce, a-t-il ajouté. En même temps, la BNS avait sans doute cette intention en choisissant d'ouvrir le bal des banques centrales.

La Banque d'Angleterre et celle de Norvège ont toutes deux décidé de laisser passer l'échéance pour ajuster leurs taux.

Le SMI a terminé en hausse de 0,73% à 11'703,66 points, avec un plus haut à 11'779,24 et un plus bas à 11'650,60 à l'ouverture. Le SLI a gagné 1,09% à 1925,58 points et le SPI 0,84% à 15'377,34 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont progressé et 5 reculé.

VAT Group (+6,2%) précède Julius Bär (+4,4%) et Partners Group (+4,3%) sur le podium du jour.

Le géant horloger biennois Swatch (+2,2%) veut non seulement augmenter son chiffre d'affaires et le bénéfice, mais entend créer des emplois dans les régions où il est actif. "Pour 2024, nous nous attendons à des défis mais également à des opportunités", a déclaré Nick Hayek en ouverture de la conférence de presse de bilan à Bienne.

Le genevois Richemont (+0,8%) a fait un peu moins bien que le biennois.

Le fabricant schaffhousois d'emballages SIG Group (+2,0%) propose Thomas Dittrich, directeur financier de Galderma qui entre à la Bourse de Zurich vendredi, au sein de son conseil d'administration.

Les poids lourd Novartis (+1,9%) et Nestlé (+0,4%) ont progressé, alors que Roche (bon -2,6%, porteur -2,5%) a fini lanterne rouge.

Chugai, filiale japonaise du géant pharmaceutique, a annoncé un échec partiel d'une étude clinique avec son médicament Enspryng (satralizumab) contre la myasthénie grave généralisée (MGG).

Le bon Schindler (-.0,4 ou -1,0 franc) était traité hors dividende de 5,00 francs suisses.

Sur le marché élargi, la société d'investissement dans l'hôtellerie et les cliniques Aevis Victoria (-1,5%) s'attend à inscrire une perte nette de 35 à 45 millions de francs suisses en 2023, invoquant l'absence d'opérations d'acquisitions.

L'apothicaire en ligne Docmorris (-0,3%) a réduit sa perte opérationnelle et nette l'an passé, mais cette dernière reste supérieure aux prévisions du consensus AWP.

Le transformateur de produits laitiers en difficulté Hochdorf (-1,0%) est parvenu à réduire sa perte nette l'an dernier et poursuit sa quête d'investisseurs.

La société immobilière Peach Property (+3,6%) s'attend à améliorer ses revenus locatifs cette année.

La société immobilière Warteck Invest (-0,3%) a engrangé l'année dernière plus de loyers, mais la rentabilité a été mise à mal par un effet négatif des revalorisations. Les actionnaires profiteront tout de même d'un dividende stable à 70 francs suisses par actions.

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