Zurich (awp) - Ayant démarré la séance de jeudi du bon pied, la Bourse suisse se maintenait dans le vert à l'approche de la mi-journée. Demeurant hésitants, les investisseurs, qui digéraient une nouvelle salve de résultats annuels d'entreprises, dont ceux de Clariant et Adecco, patientaient avant la très attendue publication de l'indice des dépenses de consommation personnelles (PCE) aux Etats-Unis, un important indicateur d'inflation.

Parmi les informations macro-économiques du jour, la production industrielle au Japon a sombré en janvier, souffrant de la suspension de la production du constructeur automobile Daihatsu, filiale de Toyota, en raison d'un scandale, et du grand séisme du Nouvel An dans le centre du pays.

La Suisse a elle enregistré une croissance économique en hausse l'année dernière, mais moindre qu'en 2022, année marquée par le vif rebond post-coronavirus. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,3%, après +2,5% l'année précédente. L'industrie des machines, des équipements électriques, des métaux et d'autres branches technologiques a elle souffert face au ralentissement conjoncturel mondial. Mais le secteur entrevoit une lueur d'espoir et prévoit d'atteindre le creux de la vague mi-2024.

Reste que le baromètre conjoncturel du KOF s'est légèrement replié en février. Il évolue malgré cela toujours au-dessus de la moyenne sur le long terme, notent les experts du centre de recherches zurichois. Les signaux demeurent dans l'ensemble positifs.

Du côté de la Bourse suisse, le SMI a entamé la séance sur une hausse de 0,28%, un gain que l'indice phare est parvenu peu ou prou à maintenir tout au long de la matinée, notant peu après 10h45 à 11'429,38 points, soit une progression de 0,13%. Le SLI prenait lui 0,24% à 1865,07 points et l'indicateur élargi SPI tout juste 0,04% à 14'858,77 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, elles étaient désormais onze à perdre du terrain, les dix-neuf autres en gagnant. Les trois poids lourds de la cote n'apportaient qu'un soutien très modéré, Nestlé et Novartis cédant respectivement 0,3 et 0,2%, alors que le bon Roche s'appréciait de 0,3%.

En haut de tableau, SIG Group (+3,4%) poursuivait son échappée solitaire, malgré l'abaissement par Citigroup de l'objectif de cours de 26,50 à 24,00 francs suisses, la banque américaine continuant cependant de recommander le titre à l'achat. Holcim (+1,6%), bénéficiant lui de plusieurs ajustements à la hausse d'objectifs de cours, après une solide performance en 2023, était lancé à la poursuite spécialiste schaffhousois des emballages, le géant des matériaux de construction emmenant dans son sillage Alcon (+1,2%) et Richemont (+1,0%).

A l'autre extrémité du classement, Sandoz (-0,7%) avait laissé la lanterne rouge Straumann (-1,8%), UBS et Julius Bär ayant pourtant revu à la hausse leur objectif de cours. Le producteur de génériques, qui a conclu un accord aux Etats-Unis pour mettre un terme à un litige sur le droit de la concurrence et versera 265 millions de dollars aux plaignants, cédait même l'avant-dernier rang Kühne + Nagel (-0,8%).

Swisscom (-0,3%) souffrait aussi, le projet de l'opérateur en mains de la Confédération de Swisscom d'acheter Vodafone Italia occupe aussi les parlementaires, toujours chatouilleux lorsque l'ex-monopoleur vise une expansion à l'étranger. Plusieurs commissions souhaitent obtenir des explications de la direction du géant bleu.

Sur le marché élargi, Emmi (+5,6%) était vivement recherché. Le transformateur de lait lucernois a fait état de résultats en progression au cours de son exercice 2023. Le groupe lucernois sera en mesure d'offrir aux actionnaires une gratification plus généreuse de 6% à 15,50 francs suisses.

VZ Holding bondissait de 2,4%, le prestataire de services financiers ayant enregistré en 2023 un produit d'exploitation en progression de 14,8% à 463,8 millions de francs suisses. Alors que le bénéfice net s'est aussi étoffé, les actionnaires se verront proposer un dividende relevé de 50 centimes à 2,24 francs suisses par titre.

Meier Tobler (+0,5%) était aussi dans le vert. L'équipementier du bâtiment a bouclé 2023 sur un tassement de ses recettes et de sa rentabilité, au terme d'un exercice qui a démarré en trombe avant de s'affaiblir au deuxième semestre. Le dividende proposé est néanmoins revu à la hausse.

Adecco cédait en revanche 4,2%. Le géant du placement de personnel a achevé 2023 en nette progression au niveau des recettes et de la rentabilité opérationnelle. Les actionnaires pourront profiter d'un dividende stable.

Clariant (-0,3%) a vu ses résultats dans l'ensemble baisser en 2023. Le chiffre d'affaires a reculé de 7% à 4,38 milliards de francs suisses, l'Ebit fléchissant également, alors que le bénéfice net est cependant ressorti en hausse, passant de 116 millions à 179 millions.

Plus gros perdant de la matinée, Ams-Osram dégringolait de près de 40%. Le groupe austro-allemand de semi-conducteurs et capteurs optiques a annoncé mercredi soir la constitution de nouveaux correctifs de valeurs, à hauteur de de 600 à 900 millions d'euros, en raison de l'annulation d'un projet dans la technologie micro-Led. Le résultat opérationnel ajusté (Ebit) va s'en retrouver réduit de 30 à 50 millions cette année.

vj/fr