Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en repli poursuivant la baisse de jeudi, alors que Wall Street a pour sa part terminé sans véritable direction. Outre les informations et mesures liées à la pandémie de Covid-19, les investisseurs se concentreront aussi sur un éventuel accord quant à un plan de relance aux Etats-Unis.

Les principaux indices américains ont achevé la séance de jeudi de manière dispersée, le Nasdaq progressant, alors que le Dow Jones et le S&P 500 ont fléchi. L'évolution des marchés a traduit "une journée assez spéciale", note John Plassard, de Mirabaud Banque dans son commentaire matinal.

Tout d'abord, le secrétaire d'état américain au Trésor a affirmé que des progrès substantiels étaient faits concernant un accord de relance avec les démocrates. La séance de Wall Street a aussi été marquée par le passage du prix du baril de pétrole au-dessus des 50 dollars le baril pour la première fois depuis mars dernier, après des informations selon lesquelles deux bombardiers américains B-52 avaient effectué une mission de démonstration de force dans le Golfe Persique.

Les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont ouvert la voie jeudi soir au plan de relance post-Covid, fondé sur un emprunt commun "historique", grâce à un compromis qui a permis de rallier la Pologne et la Hongrie. Après d'âpres pourparlers durant la nuit, ils ont adopté un objectif réduction d'au moins 55% des émissions de CO2 d'ici 2030.

Au lendemain d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) prévisible et sans surprise, les investisseurs analyseront dans l'après-midi les données portant sur la confiance des consommateurs américains selon l'université du Michigan.

Sur le front des vaccins contre le Covid-19, les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont fait part d'un revers, leur produit ne devant être prêt qu'à la fin 2021. Les résultats des premiers essais cliniques se sont révélés moins bons que prévu.

Après une ouverture en baisse de 0,18%, l'indice SMI lâchait encore 0,11% vers 09h10, notant à 10'384,06 points. Le SLI abandonnait de son côté 0,17% à 1628,29, alors que l'indicateur élargi SPI reculait de 0,1% à 12'911,31 points.

Sur les trente valeurs vedettes composant l'indice SLI, seules six s'affichaient en hausse, alors que Geberit faisait du surplace. Les 25 autres titres subissaient des replis, le principal perdant Swiss Re cédant 1,3%, devant Swiss Life (-1,4%) et Zurich Insurance (-1,3% également).

L'acquisition d'activités dommages et accident de Metlife pour 3,5 milliards de francs suisses par l'assureur zurichois, via sa filiale américaine Farmers Group, et leur partenaire Farmers Exchanges, n'était guère du goût des investisseurs. Ce rachat doit permettre au groupe d'atteindre ses objectifs de croissance à l'horizon 2022.

Du côté des trois poids lourds de la cote, Nestlé (0,3%) soutenait l'indice, alors que les deux géants de la pharma, Roche (-0,3%) et Novartis (-0,1%), dans une moindre mesure, se repliaient.

Roche a annoncé le début de la commercialisation de son test antigénique du Sars-Cov-2 sur les marchés reconnaissant le marquage CE de conformité européenne. La multinationale prévoit d'accélérer ses cadences de production pour parvenir à délivrer plus de dix millions de tests par jour dès le début de l'an prochain.

Le groupe rhénan a déposé une demande d'homologation auprès du gendarme sanitaire aux Etats-Unis (FDA). Novartis a pour sa part décroché auprès de la Commission européenne une autorisation de commercialisation pour son Leqvio (inclisiran), destiné à abaisser le taux de cholestérol.

L'intégration de l'inclisiran dans le portefeuille de Novartis constituait le principal motif annoncé pour la reprise de son développeur - le laboratoire new-jersiais The Medicines Company - pour 9,7 milliards de dollars, finalisée en début d'année. L'anticholestérol expérimental était d'ailleurs l'unique produit en développement de la cible de reprise.

Les deux grandes banques UBS (-0,8%) et Credit Suisse (-0,7%) n'échappaient pas non plus à la vague de repli touchant les valeurs financières.

A l'autre extrémité du tableau, Adecco (+2,2%) s'échappait largement, Deutsche Bank ayant augmenté l'objectif de cours à 64 francs suisses et recommandant désormais le titre à l'achat. Le spécialiste du placement de personnel devançait Logitech (+1,1%) et Richemont (+0,8%).

Sur le marché élargi, Pierer Mobility s'envolait de 4%. Après un premier relèvement de ses objectifs financiers pour 2020 en septembre, le motoriste autrichien Pierer Mobility a encore revu à la hausse ses ambitions, face à une demande accrue pour les deux roues. La société vise dorénavant un chiffre d'affaires de plus de 1,5 milliard d'euros, contre 1,45 milliard lors de la précédente estimation.

Le directeur financier de Medartis (-1,9%) Dominique Leutwyler a décidé de quitter le fabricant de dispositifs médicaux bâlois après plus de 20 ans à ce poste. Il sera remplacé dès le 1er mars par Dirk Kirsten.

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