Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait toujours dans le rouge mardi à l'approche de la mi-journée. Après une incursion sous la barre des 11'500 points dans les premiers échanges, le SMI des valeurs a remonté la pente. Les acteurs du marché sont dans l'expectative du dénouement de l'imbroglio politico-budgétaire autour du relèvement du plafond de la dette américaine et le risque de défaut de paiement dès juin si aucun accord n'est trouvé.

Joe Biden et le chef de l'opposition Kevin McCarthy ont voulu croire lundi à une sortie de crise, malgré des désaccords persistants. Les Républicains exigent une forte réduction des dépenses publiques, tandis que le président démocrate, qui fait campagne pour sa réélection en 2024 sur une promesse de justice sociale, s'y oppose.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen a de son côté rappelé qu'il était "très probable" que les Etats-Unis se retrouvent à court d'argent public après le 1er juin.

John Plassard, de Mirabaud Banque, assure que quelle que soit l'issue des pourparlers, "il existe de nombreux moyens de financer le Trésor sans l'approbation du Congrès", citant l'émission d'obligations à prime, du seigneuriage, de la vente d'actifs ou de l'invocation par la Réserve fédérale (Fed) d'une clause légale d'exception.

"La solidité des actions malgré la remontée des taux sur le marché obligataire", et le fait que l'or ne profite pas de son statut de valeur refuge dans les crises semblent indiquer que le marché regarde "la saga du plafond de la dette américaine comme un film américain" au dénouement heureux, estime Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

Au chapitre macroéconomique, la croissance économique du secteur privé a ralenti dans la zone euro en mai, atteignant son niveau le plus bas depuis trois mois, plombée par la baisse de la production industrielle.

A 11h05, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,14% à 11'536,73 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,28% à 1796,65 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,25% à 15'189,99 points. Sur les 30 "blue chips", 21 lâchaient du lest et neuf prenaient de l'embonpoint.

Toujours dernier du classement, Julius Bär (-7,7%) a fait état d'indicateurs de performance après 4 mois jugés décevants par le marché. Autant les avoirs sous gestion (AuM) que les entrées nettes de fonds ont manqué les projections de la communauté financière.

Les valeurs du luxe Richemont (-3,4%) et Swatch (-3,3%) n'en menaient pas large non plus, malgré la confirmation de la recommandation d'achat de Deutsche Bank, qui a raboté les deux objectifs de cours.

A l'autre extrémité du tableau, Partners Group (+1,7%) était aux commandes, devant Lonza (+1,6%) et Swiss Re (+1,1%), sans nouvelle particulière.

La reprise forcée de Credit Suisse (+0,5%) par UBS (+0,03%) ne constitue pas un événement déclencheur de faillite, estime le comité américain CDDC, le même qui avait arrêté que l'annulation des obligations AT1 ordonnée par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) n'était pas un motif de paiement de l'assurance contre le risque de défaillance (CDS).

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,05%) s'est trouvé une nouvelle directrice des opérations (COO) en la personne de Stephanie Pullings Hart, qui succédera en janvier prochain à Magdi Batato. Novartis (-0,01%) stagnait, alors Roche (+0,4%) progressait.

Sur le marché élargi, Comet (-0,4%) a annoncé le départ pour la fin du mois de son responsable information (CIO) Keighley Peters, ainsi que l'embauche d'une nouvelle directrice des ressources humaines (DRH) en la personne de Meike Boekelmann, qui devrait prendre ses nouvelles fonctions d'ici début décembre.

Aevis Victoria (stable) a vu ses recettes s'étioler sur les trois premiers mois de l'année, du fait notamment de la déconsolidation de l'Hôpital du Jura Bernois fin 2022. Le chiffre d'affaires a fondu de près de 17% à 263,0 millions de francs suisses, même si en termes organiques la société fribourgeoise revendique une croissance de 9,2%.

Interroll (-3,3%) a vu sa recommandation dégradée par UBS à "sell", après "neutral", en raison de différents éléments qui risquent de peser sur les perspectives de commandes et de ventes d'Interroll au cours des exercices 2023-2025.

Accelleron (-2,4% ou -0,55 franc) pouvait se prévaloir d'un traitement hors-dividende de 0,73 franc.

Achiko (-54,6%) va devoir remettre ses livres et registres aux autorités, après avoir annoncé vendredi être en situation de surendettement au sens de l'article 725b du code des obligations, avec une dette de la maison-mère atteignant 9 millions de francs suisses.

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