LONDRES, 24 février (Reuters) - Le Royaume-Uni a annoncé lundi la création d'une nouvelle autorité de régulation des activités pétrolières et gazières dans le but de favoriser l'exploration de nouvelles ressources d'hydrocarbures en mer du Nord.

La production pétrolière et gazière de la Grande-Bretagne a baissé des deux tiers depuis ses pics atteints au tournant du siècle, mais un rapport remis au gouvernement estime qu'il reste jusqu'à 24 milliards de barils d'équivalent pétrole à rechercher dans la partie britannique de la mer du Nord.

Les compagnies actives dans le secteur financeront l'essentiel de la nouvelle autorité mais elles y trouveront leur compte puisque celle-ci aura pour vocation d'accélérer la délivrance de permis et de licences, d'aider à coordonner les résultats d'exploration et d'édicter des règles permettant de maximiser la production des puits.

Le coût du nouvel organisme est estimé à 20 ou 30 millions de livres par an (24-36 millions d'euros), soit peu de chose à côté des quelque 200 milliards de livres que le pays pourrait perdre en production potentielle si rien n'est fait, selon le rapport rédigé par Ian Wood, ancien président de la société parapétrolière Wood Group.

Les grands opérateurs du secteur tels que BP, Statoil et Shell ont salué la création du nouveau régulateur, qui devrait entrer en fonction à l'été.

Le gouvernement y est également favorable alors que ses revenus tirés de la production en mer du Nord ont fondu de plus de 40% sur l'exercice 2012/2013, à 4,7 milliards de livres.

"Je soutiens pleinement les recommandations de sir Ian Wood et nous commencerons à les mettre en oeuvre immédiatement", a déclaré Ed Davey, secrétaire d'Etat à l'Energie et au changement climatique, dans un communiqué.

Nombre de plates-formes et d'oléoducs arrivent en fin de vie en mer du Nord et les ressources à explorer sont de plus en plus profondes et lointaines, compliquant leur accès.

L'accent mis sur la prospection de ces zones devrait bénéficier à des sociétés spécialisées dans l'exploration comme Seadrill, Noble ou Rowan.

A l'inverse, le régulateur aura le pouvoir de bloquer des investissements qu'il juge insuffisamment concentrés sur l'objectif d'extraire un maximum de ressources, ce qui pourrait entraîner des retraits de permis. (Karolin Schaps, avec la contribution de Stephen Eisenhammer et de Sarah Young ; Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : BP plc, Statoil ASA, Noble Corporation PLC, Rowan Companies PLC