Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont été gagnées par un sentiment d'euphorie et ont atteint des sommets jeudi, après des résultats record et meilleurs que prévu du géant américain des puces utilisées dans l'intelligence artificielle, Nvidia.

"Les bonnes prévisions de Nvidia publiées mercredi soir ont donné un nouvel élan aux marchés", soulignent les analystes de Deutsche Bank.

Son action a grimpé de 16,40% à 85,38 dollars et a fait bondir l'indice technologique de Wall Street, le Nasdaq, de 2,96%, frôlant un record vieux de deux ans.

Cet élan a aussi permis au S&P 500 et au Dow Jones d'atteindre de nouveaux records en clôture, dépassant ceux de la mi-février.

Le Dow Jones a gagné 1,18% et le S&P 500 +2,11%.

En Europe aussi, les indices phares des Bourses de Paris (+1,27% à la clôture) et Francfort (+1,47%) ont battu des records en séance et en clôture. Milan a gagné 1,06% et se situe au plus haut depuis 2008. Londres a grappillé 0,29%. A Zurich, le SMI, plombé par Nestlé, a perdu 0,37%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'État allemand à dix ans était stable à 2,44%, après avoir légèrement baissé dans le sillage de la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

Ce document a révélé que les membres du conseil des gouverneurs de la BCE étaient "de plus en plus convaincus" en janvier que l'inflation serait "ramenée en temps opportun vers l'objectif de 2%".

Néanmoins, ils ont encore jaugé "plus important" le risque d'une baisse précoce des taux directeurs que d'une "baisse des taux trop tard".

Une réunion à venir en mars, assortie de nouvelles prévisions économiques, "sera probablement la prochaine petite étape" vers un glissement sémantique en faveur d'une baisse des taux vers juin, selon Carsten Brzeski chez ING.

Le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed) a aussi été scruté par les investisseurs. "Le message est que tant qu'on n'a pas de signaux clairs que l'inflation converge vers la cible de 2%, aucune des deux banques centrales ne se précipitera pour baisser les taux", commente Arnaud Morvillez, gérant de fonds à Uzès Gestion.

Quant aux indices PMI d'activité dans le secteur privé aux États-Unis et en zone euro, ils ont été bien accueillis.

"La croissance américaine est assez robuste", commente Arnaud Morvillez, qui ajoute que le contexte actuel de "baisse des taux dans les prochains trimestres et d'une économie qui résiste, voire qui repart en accélération" est "très favorable pour les actions".

Les semi-conducteurs à la fête avec Nvidia ___

Nvidia a vu son chiffre d'affaires s'envoler de 265% sur un an pour atteindre 22 milliards de dollars de novembre à janvier, un résultat largement supérieur aux prévisions du marché et à ses propres attentes (autour de 20 milliards).

Le géant technologique table sur 24 milliards de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours.

Pour Richard Clode, gérant chez Janus Henderson, Nvidia est encore loin du plafonnement.

Nvidia, déjà au 5e rang des plus grosses capitalisations de la Bourse new-yorkaise, est passé à la troisième place devant Amazon et Alphabet. Sa valorisation boursière a gonflé de plus de 200 milliards de dollars.

Les autres protagonistes du secteur des semi-conducteurs et microprocesseurs ont aussi grimpé comme AMD (+10,69%), Broadcom (+6,31%) et Arm(+4,17%).

En Europe, ASML a pris 5,13%, STMicroelectronics 2,95% et Infineon 2,17%.

Vague de résultats porteurs ___

Les places boursières sont aussi portées par une vague de résultats de bonne facture : Rolls-Royce a gagné 8,29% et Lloyds Bank 6,16% à Londres, Mercedes-Benz a pris 4,70% à Francfort, Axa 2,84% à Paris, Repsol 5,45% à Madrid.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole ont un peu avancé après des stocks hebdomadaires américains de brut qui ont augmenté moins que la semaine précédente en pleine saison de maintenance des raffineries aux Etats-Unis, sur fond de risques géopolitiques au Moyen-Orient soutenant les cours.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a gagné 0,77% à 83,67 dollars le baril.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 0,89% à 78,61 dollars.

L'euro était stable (+0,04%) face au dollar à 1,0823 euro pour un dollar.

Le bitcoin également (+0,37%) à 51.576 dollars.

afp/rp